L’armée française lance un exercice de cyberdéfense à grande échelle

Le Defnet 2017 vise à tester les capacités du nouveau « commandement cyber » face aux menaces de l’organisation Etat islamique et de la Russie.
Le centre opérationnel de cyberdéfense de l’état-major, au siège du ministère à Balard, dans le 15e arrondissement de Paris.
Le centre opérationnel de cyberdéfense de l’état-major, au siège du ministère à Balard, dans le 15e arrondissement de Paris. JOEL SAGET / AFP

Les armées françaises seront engagées, du 20 au 31 mars, dans un exercice majeur destiné à tester leurs capacités de défense dans le cyberespace. L’édition 2017 du DEFNET, le quatrième entraînement du genre, va en effet permettre de tester la chaîne du « commandement cyber » interarmées, structure centralisée dont la mise en place s’est achevée fin 2016 après quatre années de montée en puissance.

L’exercice, d’ampleur inédite, mobilisera sur une dizaine de sites plus de 150 spécialistes des trois armées (terre, air et marine) ainsi que 240 étudiants ingénieurs et techniciens. Un scénario global d’attaque, s’appuyant sur des plates-formes de simulation, sera développé.

L’exercice sera commandé depuis le bunker enterré du centre opérationnel de l’état-major, à Balard, dans le 15arrondissement de Paris. Le « CO » cyber est pleinement efficient depuis octobre 2016. Sous le commandement de l’amiral Arnaud Coustillière, l’état-major cyber (80 personnes) coiffait 100 militaires en 2011. Ses effectifs ont été portés à 2 000 en 2017, et atteindront près de 3 000 personnes en 2019.

Entraver la propagande djihadisteLe commandement cyber a désormais autorité sur les différents organismes du ministère de la défense pour ce qui touche à « la protection des systèmes d’information », à « l’action défensive » en liaison avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (dépendante du premier ministre) et à « l’action de combat numérique dans le cadre des opérations militaires », en clair la lutte offensive dans les réseaux ennemis. Celle-ci, précisent les sources militaires, couvre des capacités très spécialisées de pénétration et des actions plus simples, notamment sur les réseaux sociaux.

Ce dernier volet a pris son envol face à deux menaces récentes. La première est la propagande de l’organisation Etat islamique (EI). Depuis que la coalition menée par les Etats-Unis agit dans ce domaine en détruisant des sites djihadistes et en infiltrant les réseaux sociaux, le volume des messages de l’EI a diminué de 75 %, affirment les sources militaires.

L’organisation serait réduite à diffuser sa propagande parmi des sympathisants déjà identifiés, sur des réseaux fermés comme Telegram, et ne serait plus capable de lancer des campagnes visant l’ensemble de la population. En revanche, elle s’est adaptée : pour diffuser le septième numéro de sa revue Rumiyah,…
Source : Le Monde

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