L’armée, dernier recours…

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La tribune signée par plus de 24.000 militaires continue de susciter des débats. Le 29 avril 2021, sur CNews, dans l’émission « Morandini live », le journaliste s’est montré offusqué d’entendre dire sur le plateau que l’armée puisse être amenée à tuer. Il préfère pudiquement ne voir que son rôle de protection. Soit; mais ce rôle peut l’amener à tuer. Pour faire simple: un soldat est fait pour faire la guerre et pas pour autre chose; sauf exception. On lui a appris à faire la guerre, donc à tuer, car la mort est inséparable de l’idée de guerre. C’est comme ça depuis la nuit des temps.

En dehors des situations de conflits armés extérieurs, sur notre sol, nos lois prévoient que l’armée est le dernier recours dans les situations de menace ou de désordre extrême quand tout le reste a échoué. Mais n’oublions pas que nos soldats ne sont ni instruits, ni entrainés, ni équipés, ni armés moralement pour les missions de maintien de l’ordre. Ils ne supporteront pas de recevoir pavés et cocktails molotov pendant des heures sans broncher, comme nos admirables forces de l’ordre savent le faire. Ils réagiront brutalement. Il y aura des « bavures »; nos chefs doivent le savoir.

L’armée a toujours craint d’être confrontée à de telles situations, et les militaires sont conscients qu’ils ne sont pas les mieux adaptés à ce genre de mission, qui peut les opposer à d’autres Français. Mais si la situation devient catastrophique et que le choix, pour le politique, devient, soit laisser détruire les institutions légales et consentir à une partition du territoire de la république, ou « faire donner la Garde », il n’y aura hélas pas d’hésitation à avoir. Et là, on entendra des bruits de bottes; mais rassurons-nous, ce seront les nôtres. C’est ce que tous les militaires signataires de la « tribune dite abusivement des généraux », en lançant ce cri d’alarme à nos dirigeants, veulent éviter à la France et au peuple français.

L’état, trop souvent, par indécision ou lâcheté, laisse se développer des situations insurrectionnelles. Puis demande à ses forces de rétablir l’ordre ; et à la moindre « bavure » montée en neige par les médias, les blâment pour l’avoir fait. J’espère qu’il n’en sera rien dans l’avenir.

Général de Brigade (2S) Roland DUBOIS

Source : Place d’Armes

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