Landrecies : une convention signée entre la police municipale et la gendarmerie

La réussite est déjà patente sur le terrain, couronnant une synergie de plusieurs mois. Ce mardi, en fin d’après-midi, la municipalité de Landrecies et les services de l’État ont simplement voulu donner à leur partenariat un cadre officiel par la signature d’une convention de coopération entre la police municipale et la gendarmerie nationale. Loin d’être un commencement, ladite signature intervient plutôt comme un aboutissement, ou, si l’on préfère, un point d’étape confortant une relation d’avenir profitable à la sécurité du citoyen. Le texte formalise un processus, pose des principes de référence qui garantissent la conjonction des efforts dans le temps.

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La convention a été signée dans la salle du conseil municipal à Landrecies.<br />

La convention a été signée dans la salle du conseil municipal à Landrecies.

À Landrecies, des incendies nocturnes récurrents avaient installé une sorte de psychose chez l’habitant. « Lutter contre ce phénomène préoccupant incitait à convenir d’une cohésion renforcée entre services garant du maintien de l’ordre ; par la force des choses, nous avons été amenés à travailler ensemble », explique Didier Leblond, maire de la commune. « Un partenariat s’est dessiné, délimitant les attributions et les compétences de chacune des parties à travers un diagnostic local de sécurité. Aujourd’hui, on scelle un mode opératoire commun qui a fait la preuve de son efficacité ». Mais la poursuite d’un résultat, avant d’être saluée par des réussites, passe par un chemin difficile pour l’autorité locale, confrontée à la pression et à l’exigence des concitoyens : « il se produit des phases statiques, où rien ne semble vouloir avancer, durant lesquelles l’esprit de l’élu ne se repose pas ».

« Toutes les nuits ont été tenues »

À son tour, le colonel Vincent Lemonnier a souligné « un besoin du terrain » que vient renforcer la contractualisation écrite. « Il y avait une nécessité de mettre un terme à une situation grave qui durait depuis trois ans », reconnaît-il. « Il fallait découper le temps et l’espace de la commune de manière à renforcer la surveillance par une affectation cohérente des moyens. Toutes les nuits ont été tenues afin de surprendre le flagrant délit ».

Représentant l’État, le sous-préfet d’Avesnes-sur-Helpe, Philippe Curé, a salué une initiative porteuse de sens dans l’histoire des institutions du pays. L’ancien professeur d’histoire a érigé la commune en exemple : « on a une espèce de raccourci de 50 à 60 ans de rapports compliqués entre l’autorité municipale et la gendarmerie, placée, elle, sous l’autorité de l’État. Les maires, souvent en butte à des situations difficiles, ont pu connaître des moments un peu vifs de contestation de la volonté de l’État. Une convention de ce type témoigne d’une maturité, d’un âge de raison ». Il a rappelé que le texte signé descend dans des particularités et détails importants, comme la fixation des horaires de patrouille. « L’efficacité nécessite la définition d’un cadre juridique incontestable dans lequel inscrire les interventions de protection de la population ».

Le sous-préfet a émis l’idée d’un Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD), estimant que « la délinquance se moque des limites administratives ». Les citoyens y voient une meilleure continuité de service. « On ne laisse pas de vide ». Pour Didier Leblond, l’intérêt de la démarche consiste à se rapprocher pour se renforcer plutôt que de « travailler chacun dans son coin ».

Source : La Voix du Nord

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