L’agent verbalisateur de Streeteo était interdit de séjour à Paris

Un agent de l’entreprise de contrôle de stationnement a verbalisé des centaines d’automobilistes alors que la justice l’avait interdit de séjour à Paris.

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Cela pourrait être une bonne nouvelle pour les automobilistes qui ont récemment oublié de payer leur stationnement. Un agent verbalisateur a été interpellé en service hier après-midi, avenue Milleret-de-Brou dans le 16e arrondissement de Paris – entre la maison de la radio et le commissariat –, par les motards de la division régionale motocycliste de la préfecture de police. Il n’avait pas mis son clignotant avant de tourner. La Zoé verbalisatrice est alors immobilisée et son conducteur est prié de montrer ses papiers.

Surprise, celui qui inflige entre 400 et 700 PV par jour aux véhicules pris en défaut de stationnement n’est pas autorisé à conduire. Non seulement son permis lui a été retiré, mais, plus grave encore, placé sous contrôle judiciaire après une mise en cause pénale, il est également interdit de séjourner à Paris durant toute la durée de ces mesures de restriction, mises en place par la cour d’appel. Ainsi, en verbalisant des voitures dans les rues de Paris, l’employé de Streeteo a contrevenu à son contrôle judiciaire. Il risque un placement en détention ou une assignation à domicile avec un bracelet électronique.

Les PV vont-ils sauter  ?

Avec un tel pedigree, les forfaits post-stationnement (FPS) émis par cet agent de 23 ans doivent-ils être réglés par les auteurs d’infraction qu’il a verbalisés  ? Selon maître Thierry de Caumont, avocat spécialisé en droit de la sécurité, « ils doivent être contestés ». « Les automobilistes doivent effectuer un recours administratif préalable obligatoire dans un délai d’un mois. En indiquant l’heure et le lieu de la verbalisation. La difficulté proviendra de l’identification de l’agent verbalisateur », précise la robe noire.

« Le problème, c’est que les personnes verbalisées n’ont aucun moyen d’identifier l’agent en cause », explique une source à la préfecture de police. À moins de faire intervenir la justice, qui peut alors ordonner des réquisitions. « Est-ce nécessaire pour une amende à 35 euros  ? » s’interroge ingénument un fonctionnaire de l’hôtel de ville de Paris.

Depuis le 1er janvier 2018, les communes sont en charge du stationnement payant et peuvent choisir de déléguer la tâche à des entreprises privées. Engagée dans la capitale comme responsable d’une partie des places de stationnement, Streeteo n’en est pas à sa première incartade. Entre ses agents interpellés pour consommation de stupéfiants et la pression qu’instaure la direction pour faire du chiffre… Mais l’entreprise garde toujours la confiance de la Mairie de Paris.

Source : Le Point

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