L’actuel garde du corps de Macron est un proche de Benalla, spécialiste de « l’effraction »

16755288Une photo prise le 11 octobre 2016 montre le candidat à l’élection présidentielle française du mouvement En Marche ! Emmanuel Macron (au centre) accompagné du chef de la sécurité Alexandre Benalla (à droite) et de son garde du corps Christian Guédon (à gauche) (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Mediapart révèle que Christian Guédon a été intégré au sein du GSPR grâce à Alexandre Benalla.

Et voilà un nouveau personnage dans la saga Benalla, cette affaire qui n’en finit pas d’empoisonner le quinquennat d’Emmanuel Macron et qui est désormais au cœur d’une crise institutionnelle avec le Sénat. Mediapart révèle en effet, ce vendredi 22 mars, que le garde du corps d’Emmanuel Macron a un parcours « étrange ». Et surtout, que c’est un proche d’Alexandre Benalla.

Selon le site d’investigation, Christian Guédon a même été intégré au sein du Groupe du sécurité de la présidence de la République, le GSPR, grâce à Alexandre Benalla et « dans des conditions dérogatoires aux règles jusqu’ici en vigueur ». Christian Guédon  avait pourtant quitté la gendarmerie depuis 2010 et avait plus de 40 ans.

« Sa reprise d’activité avait été jugée irréalisable administrativement par la hiérarchie de la gendarmerie. Mais le président a obtenu gain de cause pour faire entrer Guédon dans l’unité de protection présidentielle », assure Mediapart.

Si aucun texte ne régit le recrutement au sein de cette institution, une « pratique constante » existait : que le GSPR « ne soit composé que de fonctionnaires de police et de militaires de la gendarmerie ».

« Les limites du cadre réglementaire »

D’ailleurs, la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla avait déjà pointé les anomalies de cette nomination au sein du GSPR.

« Alors même que le recrutement des agents du GSPR ne relève, en théorie, que du chef du GSPR, au moins un agent aurait été recruté au sein du GSPR après avoir été recommandé par Alexandre Benalla », pouvait-on lire dans le rapport. 

La commission d’enquête constate donc « que le seul fait qu’il ait pu être intégré au sein du dispositif de sécurité du président de la République révèle les limites du cadre réglementaire applicable à l’organisation et à la composition du GSPR, qui ne paraît pas garantir que seuls des policiers et gendarmes d’active [en activité, NDLR] dûment formés et sélectionnés puissent y être nommés. »

L’ancien chargé de mission d’Emmanuel Macron avait été interrogé à propos du garde du corps lors de son audition au Sénat, en septembre dernier, et confirmé son rôle dans son recrutement :

« Sans émettre, à proprement parler, un avis, j’ai pu dire le bien que je pensais d’une personne, en soulignant qu’il s’agissait d’un grand professionnel et qu’il serait bon qu’il rejoigne les rangs du GSPR. Ce policier a été soumis aux tests, au processus de sélection normal ; il disposait de toutes les compétences requises, et il a été recruté. »

« Technique et tactique de l’effraction et de l’infiltration »

Avant d’intégrer En marche ! et d’être le garde du corps d’Emmanuel Macron pendant l’élection présidentielle de 2017, Christian Guédon était un ancien membre du GIGN. Selon Mediapart, qui a eu accès à son CV, il a même été le « créateur », en 2002, de la « cellule ouverture fine au GIGN ». Sa spécialité : les « techniques d’ouverture discrètes des serrures de bâtiments et véhicules à des fins judiciaires ». Il forme aussi les agents dans les « domaines techniques et tactiques de l’effraction et de l’infiltration ».

La proximité entre Alexandre Benalla et Christian Guédon semble être forte, écrit Mediapart. Quand l’affaire éclate, en juillet 2019, le garde du corps garde contact avec l’adjoint du chef de cabinet du chef de l’Etat.

Mais surtout, Alexandre Benalla et Christian Guédon se sont retrouvés fin août, dans des conditions « étranges », rapporte Mediapart. Les deux hommes ont, en effet, rencontré, « à quelques encablures du palais de l’Elysée, au troisième étage d’un immeuble donnant sur la place de l’Alma », Mohamad Izzat Khatab. Ce ressortissant syrien, résidant à Paris depuis plusieurs années, se présente comme un opposant au dictateur Bachar al-Assad. « A la tête de son énigmatique mouvement « La Syrie pour tous », il se voit en possible candidat de la France pour l’avenir de son pays », explique Mediapart. L’homme rencontre en tout cas beaucoup de monde : François Hollande, Nicolas Sarkozy ou encore Christophe Castaner.

Selon « Libération », Mohamad Izzat Khatab a fait l’objet en 2018 d’un signalement de Tracfin, la cellule antiblanchiment et antifraude du ministère de l’Economie et des finances. Alexandre Benalla l’a rencontré plusieurs fois.

Source : L’Obs

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *