La « fragmentalisation » *

Par WD

Tout le monde connaît l’adage « Diviser pour mieux régner ». Peu en mesure l’étendue et l’enjeu. Depuis la guerre de cent ans, nous savons que la scission de la société en deux camps n’est pas bonne pour la cohésion d’une communauté humaine. Avec la guerre des religions, le drame s’est accentué et a amené dans les mœurs la perfidie et le parjure. L’apport culturel bourgeois des Médicis n’y est pas étranger.

Tant bien que mal, il subsistait encore une cohésion au sein des deux groupes opposés. Il a fallu la révolution française pour voir le début de la « « fragmentalisation » » de la société. Les corporations ont été atomisées et les communautés type Cagot furent annihilées. Il ne resta plus que les sujets du roi contre les citoyens, tous divisés entre eux dans leur propre camp pour des questions d’objets sociétaux, de statuts, de visions du monde. L’homogénéité des deux groupes n’était déjà plus. L’objectif était atteint.

La société tripartite du temps mégalithique, reprise à son compte par la féodalité et plus tard par Saint- yves d’ Alveydre n’est plus depuis la prise du pouvoir par la haute bourgeoisie en 1776 aux US, en 1789 en France. Le lien entre Franklin, Washington, Lafayette et Talleyrand nous donne la perspective. L’oligarchie bourgeoise, déjà de dimension multinationale, a pris le contrôle des nations. Ce n’est pas le conflit des loges où Napoléon en est le plus grand exemple qui a stoppé l’irréversible ascension de ce qui deviendra dans la perception des gueux que nous sommes, la ploutocratie.

Nous allons faire un grand bond en avant nous portant en 1936. Tous les faits majeurs du 19ème siècle seront articulés dans d’autres articles, au cas par cas, tant ces événements sont intenses en changements sociétaux.

Comme nous l’avons vu précédemment, l’avènement des 40 heures et des congés payés fait oublier la « fragmentalisation » du monde laborieux. Le monde agricole ne fut pas impacté par cette réduction horaire, pas plus qu’il le sera avec les 35 heures. Jusqu’à l’ère Macronienne, un ouvrier agricole pouvait faire 190 heures mensuellement. Depuis, il n’y a plus aucune limite. Ceci étant, depuis 1936, l’agriculture est séparée définitivement du monde ouvrier. Ce dernier, depuis cette période, a été « fragmentalisé » par la voie de l’ouvrier rouge contre le jaune puis de la spécificité sectorielle, des conventions collectives et autres droits acquis si chers aux gauchistes qui ne sont que des privilèges segmentés. Ce salmigondis a compartimenté les laborieux pour mieux les désolidariser de la cause commune. Chacun son pré carré pour mieux occulter la nécessité d’enclencher la grève générale dès qu’un abus économique et/ou social touche un secteur d’activité, une usine, une région impliquée dans une créneau économique spécifique. La « fragmentalisation » empêche la globalisation de la lutte ouvrière et par extension et à tous les égards, à l’unisson de la cohérence nationale. Elle a empêché l’action collective contre les restructurations, les OPA, les délocalisations, les privatisations et elle continue son œuvre par l’inaction actuelle face aux délires énergétiques et les lois antisociales à coup de 49,3 qui sabordent notre avenir. Politiquement, la cause ouvrière s’est transmutée naguère en lutte des classes par l’entremise volontaire de Marx et consorts. La focalisation implique la perte de la vision globale. Le credo de l’intérêt commun est verrouillé depuis 1789 jusqu’à nos jours.

Dans l’ère Macronienne, nous observons bien que les syndicats ne bougent pas une oreille, qu’ils continuent l’abandon de la cause ouvrière amorcé dans les années 80 et qu’ils suivent scrupuleusement les ordres de ceux qui les nourrissent. Cet assujettissement devient encore plus dramatique dans la crise actuelle abusivement appelée sanitaire. Cette dernière ajoute un clivage supplémentaire au sein même des fragments ; celui des vaccinés contre les non-vaccinés. Là aussi, abus de langage et de valeur sémantique puisque ce vaccin n’est qu’un traitement expérimental génique. Le terme vaccin passe mieux que celui de modification génétique, au point où même les acharnés du bio anti OGM se font vacciner. Ils ne se rendent même pas compte qu’ils deviennent des organismes génétiquement modifiés, tous prêts à payer le droit futur sur la propriété intellectuelle qui pèse dès lors sur leur propre corps.

La « fragmentalisation » de notre société ne s’arrête pas là. Elle touchent la culture, les mœurs, les visions du monde en choc frontal et le mélange des genres ne tempère rien. Elle impacte donc la dernière cohérence sociétale résiduelle qui pouvait survivre encore. Le Wokisme est son dernier chef-d’œuvre. Il est la suite logique de l’individualisme soixante-huitard, qui parachève la destruction du genre humain. Il le déconnecte de son histoire pour mieux l’asservir par inoculation d’abrutissement et de confusion généralisée qui donne le grand immobilisme actuel face au chaos qui se met en place sous nos yeux.

Notre société commence à devenir une mosaïque pudiquement appelée communautarisme. Plus il y aura de pièces constituant sa fresque, plus il y aura d’incompréhensions mutuelles et de conflits entre les communautés. Fatalement, par ce manque d’intérêt et de but commun, il y aura moins de possibilité de révolte générale contre le pouvoir écrasant de l’oligarchie dirigeante.

Comment demander une cohésion nationale quand celle, depuis la famille jusqu’aux groupes représentatifs de la communauté, n’est plus ? Comment demander une cohésion nationale quand la nation n’est plus, puisque détruite par la commission européenne et la volonté oligarchique mondiale ?

WD

* La Fragmentation indique la division d’un corps par un phénomène physique externe et indépendant de l’effet.

La « fragmentalisation » implicite la division du même corps par une action externe volontaire ou prévue à cet effet.

Répondre à Jérôme Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *