La famille d’Estelle Mouzin demande le dessaisissement de la police judiciaire

La famille d’Estelle Mouzin, dont son père Eric Mouzin, demande le dessaisissement de la PJ dans l’affaire de la disparition de sa fille. LP /Arnaud Dumontier

Faute d’avoir obtenu des résultats et des réponses à leurs demandes répétées, les parents d’Estelle Mouzin, disparue en janvier 2003 en Seine-et-Marne, ne veulent plus de la PJ comme service d’enquête.

 

Le père d’Estelle Mouzin, l’enfant de 9 ans disparu à Guermantes (Seine-et-Marne) le 9 janvier 2003 alors qu’elle rentrait de l’étude au domicile de sa mère Suzanne, avait déjà eu des mots très durs à l’encontre de la police judiciaire de Versailles (Yvelines) en charge de cette affaire.

« J’estime avoir été trompé pendant des années », avait lâché Eric Mouzin début janvier lors du quinzième anniversaire de la disparition de sa fille. « On ne recherche plus vraiment Estelle et je n’ai toujours pas de plan de l’enquête menée ! », s’indignait le père. Une véritable charge.

Faute d’avoir obtenu au moins un plan d’ensemble des enquêtes menées, Eric Mouzin, épuisé, estime que « la limite est atteinte ». Sept juges d’instruction se sont déjà succédé dans ce dossier qui comporte 80 tomes soit à peu près 70 000 côtes.

« Mais il n’est jamais fait mention de l’avancée de l’enquête et nous attendons toujours un procès-verbal de synthèse. On ne peut travailler sans savoir ce que les enquêteurs font », s’indignent Me Didier Seban et Me Corinne Herrmann, les avocats d’Eric Mouzin.

Une première demande rejetée

Une première demande de dessaisissement avait été déposée en juin 2017, mais rejetée. Les avocats ont alors fait appel de ce rejet et une audience est désormais prévue le 22 mars prochain devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris.

« N’oublions jamais qu’un père recherche sa fille depuis quinze ans. Nos demandes d’actes d’investigations ne sont pas traitées. Il faut passer la vitesse supérieure », estime encore Me Didier Seban. Pendant des années, la police judiciaire a néanmoins remué ciel et terre pour cette affaire qui reste dans l’histoire, l’un des plus importants dossiers de recherches jamais mené par des enquêteurs.

Selon nos informations, le père de la victime a été longuement reçu par les enquêteurs pendant une demi-journée pour lui expliquer toute la méthodologie de cette enquête. Mais cela remonte à de longs mois.

Une enquête qui continue

De son côté, la PJ n’a rien lâché depuis le début. C’est un dossier toujours actif « quotidiennement ». Et des vérifications sont faites sur chaque affaire similaire.

La PJ avait néanmoins estimé que l’auteur présumé de l’enlèvement de la petite Estelle ne pouvait « être à 99,9 % » le tueur en série Michel Fourniret. Or, c’est l’un des points de rupture entre les enquêteurs et les avocats de la famille Mouzin. Cette hypothèse n’a pas été entièrement « purgée » selon eux.

Ils plaident pour la recherche d’autres éléments, alors que le tueur des Ardennes vient d’avouer enfin en février les meurtres de deux nouvelles victimes : Joanna Parrish, 20 ans, retrouvée morte en 1990 et Marie-Angèle Domece, 18 ans, disparue en 1988 et dont le corps n’a jamais été retrouvé. Les deux jeunes femmes avaient été enlevées à Auxerre (Yonne).

Source : Le Parisien

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