La Bretagne, terre de prédilection des espions chinois ?

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La base de sous marins nucléaires de l’île Longue, en Bretagne. Photo © ROLLE-POOL/SIPA

Dans un livre consacré aux “relations dangereuses” entre la France et la Chine, un journaliste révèle l’intérêt tout particulier des espions chinois pour la Bretagne.

Celle-là, on ne l’avait pas vu venir. Dans un livre nommé France-Chine, les liaisons dangereuses, le journaliste Antoine Izambard affirme que la Bretagne est une région « qui intéresse au plus haut point » les services secrets chinois. Pour Le Télégramme, il livre quelques exemples que l’on croirait tout droit sortis d’un film d’espionnage.

Mariages arrangés et « jeu de séduction »

Pour le journaliste, si c’est cette région qui intéresse la Chine et pas une autre, c’est parce qu’elle représente « une place forte du dispositif militaire français ». « Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins » en face de Brest, écoles d’officiers à « Saint-Cyr-Coëtquidan pour l’armée de Terre, et Lanvéoc pour la Marine », sans oublier « le pôle d’excellence cyber » à Rennes et Lorient, et « la DGA Maîtrise de l’information (Bruz) », autant de structures sensibles qui attirent les puissances étrangères. Ainsi, l’auteur cite un rapport confidentiel du Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN), dans lequel il est relevé « le nombre accru de mariages entre militaires basés en Bretagne et des étudiantes chinoises » ! « Les étudiants chinois constituent le deuxième effectif de nationalité étrangère au sein de l’Université de Bretagne Occidentale », note d’ailleurs Antoine Izambard, qui explique que les ingénieurs sont également visés par « ce petit jeu de séduction ».

« On ne se méfie pas assez de la Chine »

Avec 30 000 étudiants chinois en France et 50 000 annoncés sous le quinquennat Hollande, « comment nos services de contre-espionnage, déjà débordés, peuvent-il contrôler autant de monde ? », s’inquiète le journaliste. Un cas avéré d’espionnage s’est d’ailleurs récemment déclaré dans une start-up bretonne spécialisée dans l’exploitation des ressources marines. « Il s’est avéré qu’une personne liée au plus important service de renseignement chinois, le ministère de la Sécurité d’Etat (MSE, 200 000 membres !), a pu s’introduire dans ses locaux… », révèle l’auteur, expliquant que « les biotechnologies figurent parmi les dix priorités érigées par Pékin » d’ici 2025. Mais le journaliste ne s’arrête pas là et évoque aussi le cas de 10 doctorants chinois d’une grande école d’ingénieurs bretonne qui travaillent « sur des machines destinées aussi bien à un usage civil que militaire » ou encore les « financements, généreux, de grandes écoles et de contrats de recherche… contre, entre autres exigences, l’attribution des droits de propriété intellectuelle ». Et le journaliste de conclure, sentencieux : « Je pense clairement qu’on ne se méfie pas assez de la Chine ».

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