Irak : onze jihadistes français condamnés à mort, quelle est leur histoire ?

imageDouze hommes vivant sur le territoire français, dont onze en ont la nationalité, ont été condamnés à mort par la justice d’Irak, depuis le 26 mai.

En l’espace d’une dizaine de jours, la justice irakienne a condamné à mort pour terroriste onze jihadistes français identifiés comme membre du groupe Etat islamique. Les dernières condamnations ont été prononcées ce lundi après quelques dizaines de minutes d’audience. Au grand dam d’avocats français signataires d’une tribune.

Qui sont les jihadistes français que la justice irakienne a condamnés à la peine capitale, lors de la série de procès entamée le dimanche 26 mai dernier ? Des hommes jeunes, ans de moyenne d’âge, que les juges irakiens ont reconnu comme appartenant à une organisation terroriste et qui étaient passible à ce titre de la peine de mort ainsi que le prévoit la loi.

Onze individus qui ont un mois pour faire appel de la décision de justice – un douzième, Tunisien résidant en France l’a été également, Mohamed Berriri.

Un Lunellois, sur la vingtaine partie en Syrie

Yassine Sakkam – Le trentenaire lunellois (29 ans selon d’autres sources) était parti rejoindre son frère Karim en 2014. D’origine marocaine, il est né à Montpellier et a grandi à Lunel, où il était connu pour des faits de délinquance, ses consommations d’alcool et de stupéfiants. Père rapidement séparé de sa compagne, il fera venir une jeune femme de Lunel en Syrie, en 2015, pour l’épouser et lui faire un enfant.

Son frère s’est fait exploser dans un attentat suicide, lui a fait partie de la katiba (brigade) du Lunellois Abdelilah Himich et a reconnu lors de son procès avoir participé à des combats.

Des Français convertis à l’islam dans les années 2000

Kévin Gonot – 32 ans, né à Figeac (Lot) et grandi à Capdenac, Kévin Gonot a été arrêté en Syrie « avec son demi-frère Thomas Collange, 31 ans, sa mère et son épouse, une nièce des frères Fabien et Jean-Michel Clain », selon les informations du site CNews. Converti au jihadisme en même temps que ses proches, ce chauffeur-livreur a commencé son parcours dans la brigade Front-al-Nosra, avant de rejoindre Daech et d’être victime d’une blessure au ventre. Kévin Gonot était « l’une des voix des attentats de Paris en novembre 2015 ».

Léonard Lopez – Converti à l’islam, Léonard Lopez, sous surveillance pour ses activités prosélytes en France, avait quitté son pays pour la Syrie avec femme et enfants en 2015. Ex-employé d’une librairie musulmane, le Parisien était à l’origine d’une association, Sanabil, dont la responsabilité dans la radicalisation de détenus a été reconnue. Il a 32 ans et est sous le coup de deux mandats d’arrêt de la justice française, qui l’a condamné à cinq ans de prison pour certaines de ses activités.

Brahim Nejara – Ce membre de Daesch de 33 ans est originaire de Meyzieu, dans la banlieue lyonnaise, indique Le Progrès, qui précise qu’il était accusé d’avoir facilité le départ de jihadistes vers la Syrie, mais aussi soupçonné d’avoir encouragé son frère à commettre un attentat contre le stade de l’Olympique lyonnais. Ses origines sont tunisiennes, il aurait quitté le territoire avec femme et fille pour la Syrie à la fin de l’année 2013, précise France 3.

Mustapha Merzoughi – Des magistrats français, Mustapha Merzoughi est connu comme un recruteur du jihad. Auprès de leurs homologues irakiens, il se serait présenté comme un ancien militaire français. Venu de Toulouse, âgé de 37 ans, selon La Dépêche, il est d’origine tunisienne et est entré dans la zone irako-syrienne en 2013 accompagné de son épouse elle aussi candidate au jihad, détaille le JDD.

Certains dont on sait peu de choses

Karam El Harchaoui – 33 ans pour cet homme d’origine marocaine, passé par la Belgique, dont il épousera deux ressortissantes une fois en Syrie, en 2014. Son frère y est mort sous les bombes.

Salim Machou – A 41 ans, c’est un des plus vieux jihadistes français, qui a combattu également avec le Lunellois Himich.

Mourad Delhomme – Né en Algérie, âgé de 41 ans, ce Français était identifié comme un juge des tribunaux de l’EI. Il est décrit comme un vétéran du jihad. Il venait de Meaux.

Bilel Kabaoui – Banlieusard parisien, il a passé les cinq dernières années en zone de conflit sur le territoire de l’EI. Il a 32 ans, est né à Sèvres.

Deux natifs de la banlieue lilloise

Fodil Tahar Aouidate – 32 ans, décrit comme autoritaire, violent et prêt à mourir pour l’idéologie radicale de l’EI, Fodil Tahar Aouidate avait entraîné derrière lui au Moyen-Orient pas moins de vingt-deux membres de sa famille, dans une Syrie où il était installé depuis 2014. Ce Roubaisien avait été condamné pour trafic de stupéfiants, en France, avant de se radicaliser, notamment au contact des filières salafistes belges.

Vianney Ouraghi – 28 ans, d’origine algérienne, Vianney Ouraghi a nié toute action combattant pour le compte de Daech, avec laquelle il a admis avoir travaillé. Ce Nordiste, il est originaire de Villeneuve-d’Ascq, près de Lille, est né de l’union d’une Française et d’un Franco-Algérien. Il a étudié l’arabe classique et la psychologie, à l’université, puis rejoint lui aussi le groupe Front-al-Nosra, avant l’EI. Prétendant n’être qu’un employé administratif, il a cependant été blessé par balle.

Aucun étranger n’a encore été exécuté

À ce jour, selon plusieurs sources, aucun étranger – ils sont plus de 500 à être passés devant la justice irakienne – condamné à la peine capitale n’a été exécuté. En appel, des condamnations ont été commuées en prison à vie, observe Europe 1.

Source : Midi Libre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *