Intervention des forces de l’ordre lors d’une marche féministe hier soir à Paris : « J’ai trouvé ces images choquantes », réagit Marlène Schiappa

« J’ai trouvé ces images choquantes mais je souhaite avoir le contexte, en savoir plus », a réagi Marlène Schiappa dimanche 8 mars sur franceinfo. La secrétaire d’État en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes réagissait aux vidéos captées samedi soir lors d’une « marche féministe nocturne » à Paris qui montrent les forces de l’ordre charger et traîner violemment des manifestantes dans les escaliers du métro.

14939993La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa dans le studio de franceinfo, le 2 mai 2018. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Marlène Schiappa monte au front sur la thématique des violences policières, après les heurts de samedi 7 mars au soir. « Nous avons vu ces vidéos sur les réseaux sociaux où des femmes sont bousculées et certaines molestées par des gendarmes », s’indigne la secrétaire d’État. A l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes, Marlène Schiappa estime par ailleurs que « rien n’est acquis » pour les femmes et qu' »il suffira d’une crise religieuse, sociale pour remettre en cause » leurs « droits ».

franceinfo : En savez-vous plus sur ces scènes de violences, hier soir, à Paris ?

Marlène Schiappa : Nous avons vu ces vidéos sur les réseaux sociaux où des femmes sont bousculées et certaines molestées par des gendarmes. J’ai trouvé ces images choquantes mais je souhaite avoir le contexte, en savoir plus.

Le ministre de l’Intérieur lui-même a fait savoir qu’il avait demandé un rapport afin de faire la lumière sur ce qui s’est passé en marge de cette marche féministe.assure Marlène Schiappaà franceinfo

Je voudrais rappeler qu’à mes yeux, le lien de confiance entre les femmes et les forces de l’ordre est primordial. C’est tout le travail qu’on mène depuis près de trois ans maintenant avec Christophe Castaner, faire en sorte que les policiers et les gendarmes soient mieux formés, accueillent mieux les femmes lorsqu’elles viennent déposer plainte. Chaque jour il y a plus de 200 cas de violences sexistes et sexuelles qui sont traités par les policiers et les gendarmes qui font dans leur grande majorité un travail important, donc je crois que c’est important de le rappeler et moi je m’attache à faire en sorte que ce lien de confiance puisse perdurer.

Dans les années 1960-1970 les femmes se battaient pour la pilule, pour l’avortement. Aujourd’hui, elles se battent pour qu’on les respecte. La liberté de parole, est-ce cela la vraie avancée ?

On parle beaucoup de libération de la parole des femmes, moi je n’utilise pas cette expression, je parle de libération de l’écoute de la société. Parce qu’en fait les femmes, si on les écoute, nos mères, nos grands-mères, ça fait des générations qu’elles parlent de ce qu’elles vivent, et qu’elles dénoncent ce qu’elles vivent en disant qu’elles le refusent, qu’elles sont mal à l’aise, que ça ne leur convient pas. Et enfin, on prête un peu l’oreille quand ces femmes parlent des viols qu’elles subissent. Donc, nous, notre travail c’est de faire en sorte que toute femme puisse parler, qu’elle écrive un livre ou qu’elle soit une personne qui n’a pas accès à la parole publique, et puis ensuite que cette parole soit judiciarisée.

En même temps, il y a toujours de nombreuses publicités ou d’images avec des propos sexistes. Cela paraît paradoxal…

Oui, c’est très paradoxal mais c’est cette forme de « backlash » [contrecoup]. Vous parliez de l’IVG, de l’accès à la contraception. Mais on voit que là aussi il y a un recul : il y a un recul dans le monde, les États-Unis d’Amérique, la Pologne, la Hongrie, différents pays, y compris au sein de l’Union européenne qui remettent en cause le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Mais il y a des reculs y compris en France. Et cela veut dire qu’il y a des femmes, à notre époque en 2020, qui meurent encore quand elles essaient d’avoir un accès à l’avortement, parce qu’il n’est pas légal et donc pas sécurisé dans les pays dans lesquels elles vivent. Rien n’est acquis, c’est cette fameuse phrase de Simone de Beauvoir qui disait que rien n’est acquis, jamais. Il suffira d’une crise religieuse, sociale pour remettre en cause les droits des femmes.

Source : France TV Info

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