Immersion avec la brigade territoriale de contact d’Acheux-en-Amiénois

Mise en place le 3 septembre, l’unité intervient sur les anciens cantons d’Acheux-en-Amiénois et Albert. Nous avons suivi une patrouille un après-midi.

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T rois lettres : BTC. Pour brigade territoriale de contact. Trois lettres et six militaires : trois sous-officiers et deux gendarmes adjoints volontaires placés sous la direction de l’adjudant-chef Joly. Depuis le 3 septembre, la brigade d’Acheux est devenue la brigade territoriale de contact (BTC) un dispositif lancé par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.

Les six militaires sillonnent les rues de campagne, autour d’Acheux-en-Amiénois et Albert. Plus souvent à pied qu’en voiture, ils vont à la rencontre des élus, commerçants et habitants. Leur mission première : renouer le contact avec la population et faire de la prévention. Le chef d’escadron Guillaume Galou, commandant de la compagnie de Péronne, dont dépend la BTC, précise que cette brigade doit «  se réapproprier une mission que la gendarmerie a perdue depuis vingt ans  ».

Les militaires de la BTC recueillent les témoignages, rappellent la réglementation et désamorcent les crises avant que cela ne finisse au pénal.

«  L’objectif est vraiment de démultiplier la présence de la gendarmerie sur le territoire  », insiste le commandant. Mais les militaires de la BTC ne sont pas là que pour distribuer des sourires et écouter les citoyens. S’il faut verbaliser, ils verbaliseront. Ils ont les mêmes moyens et prérogatives que leurs homologues d’Albert, Péronne ou Ham. Sauf que, désormais, pour un cambriolage, une enquête, c’est la brigade d’Albert qui intervient. Les deux unités travaillent en binôme.

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Jeudi 4 octobre, la patrouille débute au café d’Acheux

Les militaires viennent aux nouvelles. Une voiture immatriculée à l’étranger rôderait dans le secteur. L’échange avec le patron, Benoît Bocquet, est franc. L’homme apprécie le «  contact direct  » avec les gendarmes, «  ça manquait  ». Et les résultats sont déjà là selon lui : les rodéos bruyants dans la rue ont disparu. Et sur les conseils des gendarmes, il va installer un système de vidéosurveillance.

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Deuxième arrêt : Mailly-Maillet

Le maire Christelle Lefevre évoque les problèmes évoqués récemment. Elle aussi apprécie le contact direct, la réponse immédiate.

«  Je ne peux pas dire que nous n’avions pas de contact avec la brigade avant, mais elle était avalée par Doullens, sa présence manquait de visibilité. » Auparavant, la brigade dépendait en effet de la compagnie de Doullens. Trois permanences d’une demi-journée étaient proposées, mais souvent la porte restait close, les militaires étant en intervention. Désormais, la BTC tiendra deux permanences fixes d’une demi-journée, le mercredi et le samedi après-midi. «  Et ça, c’est important  », ajoute l’élue.

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La patrouille se poursuit

à ThiepvalDes vols à la roulotte ont été commis sur le parking devant le centre d’interprétation. L’établissement a installé des caméras. «  Depuis, il n’y a plus de souci, sourit Céline Jasiak, agent d’accueil. Nos visiteurs (200 000 personnes par an, NDLR) se sentent en sécurité quand la BTC passe, l’uniforme fait beaucoup.  » Avant de repartir, l’adjudant-chef Joly tend des fascicules d’information contre les vols, traduits en anglais et diffusés sur le site du centre.

En expérimentation, la BTC intervient sur 52 des 66 communes du Pays du coquelicot. Un premier bilan sera fait dans six mois. Mais déjà les retours à Bernaville (la plus ancienne BTC du groupement de la Somme, créée il y a un an) sont positifs. «  Maintenant, il faut que les gens s’habituent, commente l’adjudant-chef Joly. Certains sont surpris de nous voir à pied. Il faut être vu et reconnu.  »

Source : Courrier Picard

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