Ille-et-Vilaine. Il passe à tabac son voisin et le filme en direct sur Facebook

Dans la nuit du 2 au 3 août, les gendarmes de Rennes ont remonté la piste d’une agression diffusée en direct sur Facebook Live. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

L’agression, « d’une violence insoutenable » selon les gendarmes, a été filmée et retransmise en direct dans la nuit du 2 au 3 août, à Miniac-sous-Bécherel, à l’Ouest de Rennes. L’auteur des coups a été condamné à 5 ans de prison par le tribunal correctionnel de Rennes, mardi.

De la main gauche, il tient son téléphone pour filmer la scène ; de la droite, il assène coup sur coup à sa victime. Il est 5 h du matin, dans la nuit de vendredi à samedi 3 août, quand les gendarmes de Rennes tombent, via la plateforme Pharos, sur la vidéo diffusée en direct sur Facebook Live.

Ils décrivent « des scènes d’une violence insoutenable ». L’individu, qui filme, passe à tabac son voisin, un jeune homme, qui ne tient déjà plus debout. Il menace de le tuer, pointe le canon d’un pistolet sur son crâne ensanglanté. « En France, on ne tape pas les gonzesses ! », s’exclame l’agresseur, ivre, frappant la tête de sa victime contre le mur à de multiples reprises. Un mois plus tôt, il avait remarqué un coquard sur l’œil de sa voisine. « Une dispute », avait-elle expliqué.

« Je vais commettre l’irréparable »

Cinq vidéos sont diffusées entre 2 h et 5 h du matin, illustrant un « crescendo dans la violence ». Il faudra deux heures aux forces de l’ordre pour remonter la piste de l’agresseur et entrer par effraction dans son logement, à Miniac-sous-Bécherel. À leur entrée, la vingtaine de gendarmes de Montfort-sur-Meu et de Rennes trouve la victime prostrée sur le canapé, ensanglantée, son visage tuméfié.

Sur le téléphone de l’auteur des coups, plusieurs messages évocateurs sont retrouvés : « Princesse, viens me secourir. Je vais commettre l’irréparable. »

Avec 20 mentions à son casier judiciaire, dont une peine de cinq ans d’emprisonnement pour des faits similaires, l’homme de 36 ans est connu des services de police. Mardi, il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Rennes. Malgré son visage tuméfié et son œil voilé, seuls cinq jours d’incapacité totale de travail (ITT) ont été retenus au vu des blessures de la victime.

Cinq ans d’emprisonnement

Le conseil de la défense dépeint « un rapport compliqué à la violence qui remonte à son enfance et aux scènes de violences conjugales auxquelles il assistait entre ses parents ». Le procureur, lui, se livre à une représentation théâtrale de la scène. « En France, on ne tape pas les femmes, mais on ne tape pas non plus les hommes, Monsieur, s’emporte-t-il. En France, on ne tape personne. »

Le procureur a requis une peine de trois ans de prison. Le tribunal correctionnel a finalement condamné le prévenu à cinq ans d’emprisonnement, dont un avec sursis mise à l’épreuve et obligations de soins et d’indemniser la victime, interdiction de contacter cette dernière, de paraître à Miniac-sous-Bécherel et de détenir une arme. « Bonne nouvelle : les vidéos en direct sur Facebook sont suivies régulièrement par la gendarmerie, a tenu à souligner le représentant du ministère public. Mauvaise nouvelle : il est impossible de mettre un gendarme derrière chaque internaute… »

Source : Ouest-France

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