Il fait du gymkhana devant la gendarmerie

Tribunal correctionnel de Châteauroux

Les pneus de la Renault 19 crissent sur le bitume, puis le véhicule zigzague, fait demi-tour, repassent à toute vitesse sous les fenêtres d’un immeuble, nouveau demi-tour, nouveau crissement de caoutchouc… Un immeuble ? En l’occurrence, celui de la gendarmerie nationale de Neuvy-Saint-Sépulchre. Les faits se déroulent le 24 avril 2015, et les gendarmes sont amenés à intervenir, afin d’éviter tout risque d’accident. « Tout a été très difficile, rappelle le président à celui qui est à la barre. Il a fallu que les gendarmes entourent votre voiture, puis vous en fassent sortir. » Mais ce n’était pas pour autant fini. « Vous avez été conduit dans les locaux de la gendarmerie et là, vous avez menacé de mort les gendarmes et causé des dégâts matériels. » Le prévenu explique d’une façon lapidaire : « C’est l’alcool. Je n’ai pas l’habitude de boire et là, vraiment, je ne savais plus ce que je faisais. » Pour le ministère public, « il y a beaucoup de provocation dans ce comportement. Complètement alcoolisé, il se permet de prendre le volant et de faire du gymkhana devant la gendarmerie. » Les forces de l’ordre parviennent à le stopper « et là, les gendarmes ont à faire à quelqu’un de complètement incontrôlable qui occasionne des dégâts dans les locaux de la gendarmerie. C’est tout à fait inacceptable. » Quelques phrases plus loin, le représentant du ministère public dit « attendre un respect absolu à l’égard des forces de l’ordre ».

Sur les bancs de la défense, Me Julio Odetti indique que « si son client a effectivement bu, c’était pour une peine de cœur. Il était malheureux et totalement sous l’emprise de l’amour et de l’alcool. Il y avait un contexte, alors que nous ne sommes pas en présence d’une personne dangereuse. » L’avocat concluant sa plaidoirie par « l’amour c’est bien, la raison c’est mieux ».
Au terme de ces échanges « l’amoureux qui conduisait trop vite » a été condamné à 6 mois de prison dont quatre avec sursis ; une amende de 100 € et devra verser à un gendarme légèrement blessé, la somme de 300 €

Source : La Nouvelle République

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