Hérault : le profil fragile de la gendarme fauchée sur l’A9

Hérault : le profil fragile de la gendarme fauchée sur l’A9

Elle a été percutée au milieu des voies, lundi 5 juin.

ILLUSTRATION / JEAN MICHEL MART

 

L a mère de famille fauchée alors qu’elle traversait la route était affectée depuis six ans à l’état-major de l’Hérault.

Les circonstances de la mort de cette mère de famille de 38 ans, le 5 juin dernier à l’aube, fauchée sur l’A9 par une voiture alors qu’elle traversait à pied les voies de circulation, restent encore difficiles à décrypter. Pourquoi a-t-elle garé son véhicule à la sortie du péage de Saint-Jean-de-Védas direction Sète, puis quitté sa voiture, laissant son fils de 9 ans à l’intérieur, et semble-t-il tenté de rejoindre le côté opposé du péage en franchissant les voies à pied ? Un acte particulièrement stupéfiant.

Le groupement de gendarmerie de l’Hérault confirme aujourd’hui que la victime était gendarme, affectée depuis six ans à l’état-major, au service des ressources humaines. « Un personnel très apprécié, dont nous connaissions les difficultés personnelles et que l’on accompagnait depuis longtemps », indique le général Jean-Philippe Lecouffe, commandant adjoint de la région de gendarmerie Occitanie. Il l’a personnellement côtoyée pendant plusieurs années. Un contexte qui vient éclairer les enquêteurs sur cet accident, sans pour autant lever le voile sur les circonstances exactes de ce drame, vécu « douloureusement » par ses proches mais aussi ses collègues (*).

Un fils atteint d’un cancer

Cette femme, qui élevait seule depuis son divorce ses deux enfants, âgés de 9 et 19 ans, était particulièrement éprouvée. Le plus jeune, atteint d’un cancer des os, a subi de nombreuses interventions chirurgicales. Elle avait justement été affectée à l’état-major plutôt que dans une brigade, ce qui devait lui permettre d’assumer plus facilement la prise en charge médicale de son petit malade et son travail. Mais depuis quelque temps, il semble que son état de fatigue psychologique se soit aggravé puisque, depuis trois semaines, elle était en arrêt maladie et prenait un traitement antidépresseur.

Il ressort de l’enquête de gendarmerie que, le jour du drame, la victime avait fixé un rendez-vous avec une amie dans l’après-midi. Aucun élément n’a été relevé laissant penser qu’elle voulait mettre fin à ses jours.

Elle ne s’était pas changée

Mais rien n’explique pourquoi elle a quitté son domicile, à la caserne Lepic, à l’aube pour prendre l’autoroute avec son plus jeune fils à bord et s’arrêter à la sortie du péage de Saint-Jean-de-Védas. Il était 5 h 40 et elle n’avait pas pris le temps de changer sa tenue d’intérieur.

L’hypothèse formulée à ce stade par les enquêteurs, c’est qu’elle aurait pu être sujette à un accès « de pression ou de décompensation », qui aurait peut-être troublé son discernement au moment des faits. Peut-être provoqué par un manque de sommeil et/ou une modification dans la prise de son traitement médical. Les analyses toxicologiques de la victime ne sont pas encore connues.

Source : Midi Libre

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