Haute Gironde : les gendarmes face à une explosion du nombre d’escroqueries

Escroquerie

En retirant de l’argent au distributeur de billets, il convient de s’assurer que l’on n’est pas observé. Les victimes reçoivent de faux courriers électroniques imitant 
la mise en forme utilisée par les entreprises.
ILLUSTRATION PHILIPPE BATAILLE ILLUSTRATION T.DAVID

Le nombre de vols et escroqueries bancaires ou sur Internet est en très forte hausse dans le Blayais comme partout en France. La gendarmerie appelle à la vigilance

Vols par abus de confiance ou abus de faiblesse. Les modes opératoires, qu’emploient actuellement les malfaiteurs prêts à détourner auprès de leurs victimes des sommes importantes, sont multiples. Cette forme de délinquance souvent invisible, sans violence, est tout aussi sournoise qu’un vol ou cambriolage classique. Les voleurs déploient des trésors d’imagination pour réaliser leurs larcins.

Selon les statistiques enregistrées par la gendarmerie au niveau de l’arrondissement de Blaye, « 314 faits d’escroqueries ont été déclarés par des personnes qui sont venues déposer plainte dans nos services sur les neuf premiers mois de l’année 2018. Ce chiffre est en forte hausse, de l’ordre de 70 % par rapport au nombre de faits signalés sur la même période correspondant à l’année dernière », souligne le chef d’escadron Jérémy Kespite, commandant la compagnie de gendarmerie de Blaye.

Chèques et cartes bleues

« Tous les moyens sont bons. Pour s’en prémunir, il convient de prendre toutes les précautions d’usage », analyse le gendarme. À commencer par les commerçants qui doivent s’assurer de l’identité de l’émetteur d’un chèque à la caisse, pour détecter s’il ne s’agit pas d’un chèque volé, falsifié ou sans provision.

De même, pour tous ceux qui effectuent une opération ou un retrait devant un distributeur de billets, il convient de faire attention aux vols de cartes bleues et de s’assurer par exemple qu’un témoin malveillant ne regarde pas le code secret composé par le détenteur du compte. Pour la sécurité de vos transactions, gardez secret le cryptogramme visuel. Mais, le phénomène s’étend aujourd’hui plus largement par d’autres moyens. Méfiez-vous par exemple de ces annonces diffusées sur les réseaux sociaux sur lesquelles on vous propose un échange par paiement direct contre un achat, un service, voire une offre d’emploi qui ne correspond à rien de la réalité. Et surtout, s’il s’agit d’un objet volé, l’acquéreur peut être confondu à son tour pour vol et recel.

La cybercriminalité aussi

« L’arrivée d’Internet a fait place à une nouvelle criminalité, on parle alors de cybercriminalité. La cybercriminalité est un fléau dangereux qui a plusieurs facettes », alerte le chef d’escadron de la gendarmerie blayaise Jérémy Kespite. Les arnaques se multiplient sous de multiples formes entre des messages qui viendraient d’un riche héritier d’un pays étranger, ou bien ceux qui demandent l’envoi d’argent.

Les escrocs sur Internet vont jusqu’à introduire un virus informatique sur les ordinateurs de particuliers et leurs disques durs. Les ransomwares deviennent des rançonneurs qui prennent en otage les données personnelles en échange d’une demande de versement de fonds d’argent. Il convient aussi tout autant de se méfier des offres de cadeaux renvoyant sur un numéro d’appel téléphonique surtaxé. Sur un achat en ligne, il est plus largement recommandé d’utiliser un numéro de carte bleue virtuelle bloquée sur un montant précis en faisant la demande auprès de sa banque. Il convient tout autant de se méfier des sites de rencontres pouvant donner lieu à du rançonnage pour empêcher la publication de photos personnelles.

Des faits à signaler

« Si vous êtes victimes de tout ou partie de ces faits, vous pouvez les signaler à votre gendarmerie la plus proche », rappelle le chef d’escadron Jérémy Kespite qui précise que les victimes peuvent aussi utiliser le téléservice Percev@l. « Il s’agit d’un site géré par le ministère de l’Intérieur et qui permet de traiter et centraliser l’ensemble des signalements en collaboration avec les services de gendarmerie, et il peut faciliter les démarches de remboursement d’opérations frauduleuses ».

Source : Sud Ouest

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