Guingamp. Agressée pour sa tenue, la jeune victime raconte

C’est dans la rue François-Marie-Luzel, entre la piscine et La Poste, que se sont déroulés les faits.

C’est dans la rue François-Marie-Luzel, entre la piscine et La Poste, que se sont déroulés les faits. C’est dans la rue François-Marie-Luzel, entre la piscine et La Poste, que se sont déroulés les faits.
Prise à partie à propos de sa tenue vestimentaire, jugée provocante, une jeune fille a été agressée à Guingamp mercredi. Après avoir eu trois jours d’ITT et porté plainte, elle revient sur les faits et délivre un message d’apaisement à la suite de l’afflux d’«accusations injustifiées» portées sur les réseaux sociaux. Mercredi 7 septembre, une jeune fille de 17 ans remonte la rue François-Marie-Luzel. Il est 17 h, elle vient d’accompagner une de ses connaissances à la piscine et remonte vers La Poste. Elle porte « un short, des baskets, un body – col ras de cou – et une veste courte ». Elle se trouve alors tout près du lycée Pavie. C’est là qu’un homme d’une quarantaine d’années, à pied, un sac sur le dos et une canette de soda à la main, l’aurait interpellée : « Il m’a dit « T’as vu comment t’es habillée ? » sur un ton très agressif avant de balancer le contenu de son soda sur moi. J’ai été surprise mais je n’ai pas eu peur. J’ai posé mon sac, je me suis relevée et j’ai voulu m’avancer vers lui mais j’ai tout de suite reçu un coup de poing au visage », raconte la jeune fille. Des passants sans réaction « Pratiquant la boxe, j’ai l’habitude de recevoir des coups donc je n’ai pas vacillé mais il m’a redonné aussitôt un deuxième coup de poing. Là, j’ai compris que mon temps de réaction ne me permettrait pas de me défendre avec les mains, donc j’ai essayé de lui donner des coups de pied entre les jambes, tout en essayant de l’attirer au milieu de la route pour qu’on soit visibles, pour qu’on vienne m’aider. Mais une voiture est passée sans s’arrêter, une dame a poursuivi sa route à pied… J’ai reçu au moins un autre coup de poing. Moi, j’avais beau taper fort, il portait un jogging ample et j’avais du mal à viser, je crois qu’il ne sentait rien du tout… » Menaces au couteau « Et puis il m’a dit « J’ai un couteau, je vais te planter ». Là, j’ai arrêté de le frapper, j’ai reculé et je lui ai dit de dégager. Il s’est éloigné, s’est dirigé vers le lycée Pavie et est sorti de ma vue. Je pense qu’il est parti parce qu’un lycéen est arrivé, ainsi qu’une amie à moi. Je leur ai raconté et le lycéen a voulu suivre le type. Avec mon amie, on s’est dépêchées de le rejoindre parce que je n’avais pas eu le temps de le prévenir qu’il avait un couteau. Là, j’ai vu que mon agresseur se tenait devant le coin fumeur du lycée face à deux ou trois élèves. Il a effectivement sorti un couteau de la poche de son sac et les a menacés. Mais quand il a vu qu’on allait appeler les gendarmes, il est parti vers la gare. » Appel à ne pas faire d’amalgame Légèrement ouverte sous l’œil gauche, la jeune fille aura trois jours d’ITT et portera plainte. Elle publiera, dès le lendemain, sur sa page Facebook, un post pour réagir aux commentaires virulents qui ont accompagné les articles de la presse locale concernant son agression qu’elle a relayés : « J’ai été choquée par les accusations envers la religion et les personnes maghrébines », s’indigne-t-elle, regrettant que ce qui lui est arrivé soit utilisé par certains pour faire des amalgames et alimenter la phobie des étrangers. « C’est totalement injustifié, l’homme qui m’a agressée était clairement de type européen », tient-elle à préciser. Nombreux soutiens Heureusement, sur sa page Facebook également, la jeune fille a reçu un grand nombre de témoignages de soutien de la part de ses amis ou d’inconnus pour l’aider à affronter cette épreuve. Une épreuve qui ne semble heureusement pas avoir ébranlé ses convictions de jeune fille bien dans sa peau et dans son époque : « Je ne changerai pas mes habitudes, je continuerai à m’habiller comme je veux et je me baladerai seule si je le veux ». « Ces choses-là peuvent de toute manière arriver à n’importe qui, n’importe quand. Qu’on soit prudent ou non », relativise-t-elle.

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