Grenoble: violents heurts après la mort de deux jeunes
Le drame a déclenché des affrontements avec les forces de l’ordre dans la nuit de samedi à dimanche.
À Grenoble
Nuit de vive tension, ce week-end, à Grenoble. Un quartier de la ville iséroise a été le théâtre, dans la nuit de samedi à dimanche, de violences urbaines après le décès de deux jeunes de 17 et 19 ans. Les adolescents sont morts dans un accident de scooter, samedi un peu avant 22 h 30, alors qu’ils étaient poursuivis par la police. Les deux jeunes et leur deux-roues, volé, ont percuté l’autocar d’un club de football amateur puis sont passés sous le véhicule, qui sortait de l’autoroute A 480 et qui circulait dans la même direction.
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À la suite de cet événement, des proches des deux victimes, originaires du quartier Mistral, situé à proximité, ont convergé vers le lieu du drame. Là, la situation s’est envenimée avec les forces de l’ordre présentes. Après minuit, une trentaine de jeunes ont tenté d’envahir une caserne de CRS gardée par deux policiers. «Les deux collègues ont fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser et ont appelé au secours», a expliqué François Nedelec, délégué zonal du syndicat Alternative Police-CFDT, membre de cette unité, déplorant un manque d’effectifs pour sécuriser un site «régulièrement» attaqué.
Un dispositif policier a été mis en place pour la nuit de dimanche à lundi
Des voitures ont également été brûlées, du matériel urbain dégradé. Les locaux d’un institut de formation sanitaire et sociale ont également été endommagés. Des personnes cagoulées ont aussi dressé une barricade derrière laquelle elles se sont affrontées avec des policiers de la sécurité publique, notamment en jetant des cocktails Molotov. Les forces de l’ordre ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes et de balles de défense. Aucune interpellation n’a eu lieu. Un dispositif policier a été mis en place pour la nuit de dimanche à lundi.
Le procureur de la République Éric Vaillant a précisé les circonstances du drame. À 21 h 10, la police municipale a constaté qu’un scooter qui commettait des dégradations de rétroviseurs dans la ville a refusé de s’arrêter. Vers 22 heures, il aurait ensuite été vu circulant à vive allure, feux éteints, sans plaque d’immatriculation. La police l’a alors suivi à distance.
Une information judiciaire ouverte
L’enquête permettra d’éclaircir les circonstances précises du drame. Les deux victimes, qui ne portaient pas de casque au moment de l’accident, étaient connues pour des faits de petite délinquance.
Le conducteur du bus a, lui, fait l’objet de tests d’alcoolémie, qui se sont révélés négatifs. «Une vidéo de caméra autoroutière nous montre la scène de manière assez vague», a ajouté le procureur, selon les éléments connus à cette heure. «En l’état, il n’y a eu aucun choc entre le véhicule de la police, le bus et le scooter.» Une information judiciaire a été ouverte pour rechercher les causes de la mort.
Dimanche 24 février déjà, le quartier avait connu une soirée agitée, après l’arrestation d’un jeune détenteur de cannabis. Une centaine de jeunes «particulièrement agressifs», selon une source policière, s’en étaient alors pris aux fonctionnaires de police et à leurs véhicules, avec des jets de projectiles. Les sapeurs-pompiers avaient aussi été pris pour cibles, alors qu’ils intervenaient pour éteindre des feux de poubelles provoqués en pleine rue.
Source : Le Figaro
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