Grenoble : Jean-Yves Coquillat, un procureur ne devrait pas dire ça

Capture d’écran 2018-12-26 à 16.08.29Le procureur Coquillat (ici lors d’une rentrée solennelle du tribunal de commerce, en 2016) : « Chers camarades du parquet, si la critique est légitime, ne laissez jamais abaisser ou salir vos fonctions. Soyez indépendants dans vos pensées et vos paroles. La recherche d’avancement et l’ambition excessive sont la pire menace pour l’indépendance. Craignez plus la carotte que le bâton. Méfiez-vous des compliments, des promesses et des médailles, enfin de tous ces hochets qui permettent de mener les hommes ».  Archives Le DL/Christoophe AGOSTINIS

 

Après quarante années de carrière, le procureur Coquillat tire sa révérence. Portrait d’un magistrat hors du commun.

Le goût du compromis n’est pas dans ses gènes, la souplesse appartient à d’autres. Dans les rangs de la magistrature, Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble, est un spécimen, un personnage hors norme. « L’indépendance du parquet commence par l’indépendance de caractère », dit-il : tout au long de sa carrière qui prendra fin dans quelques jours, Jean-Yves Coquillat a appliqué à la lettre cette formule ; le procureur de l’affaire Maëlys et du dossier Kévin et Sofiane s’est toujours méfié « des compliments, des protestations d’amitié, des promesses et des médailles, de tous ces hochets qui permettent de mener les hommes ». Il a d’ailleurs poussé l’exercice à un point quasi expérimental, ce qui lui a valu autant d’inimitié chez les uns que de respect chez les autres.

Un général en colère

« Des accusations péremptoires, scandaleuses de la part d’un magistrat » : quand, par une fraîche journée parisienne d’octobre 2017, le général Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale, prononce ces mots, abandonnant le langage feutré des grands commis de l’État pour une déclaration fulminatoire, c’est après le procureur de Grenoble qu’il en a. Par-delà les montagnes, les noms d’oiseau volent jusqu’à ses oreilles, mais Jean-Yves Coquillat, penché sur ses dossiers devant son bureau qui fait face au Vercors, laisse passer l’orage en écoutant du Verdi.

Quelques jours plus tôt, il a ouvert une information judiciaire pour violation du secret de l’instruction dans l’affaire Maëlys, exaspéré de lire dans la presse les détails de l’enquête menée par la gendarmerie. Au passage, il a publiquement évoqué des « fuites » provenant selon lui de la gendarmerie. Résultat des courses : de hauts gradés sont entendus – provocation suprême, par des enquêteurs de la police judiciaire – et le microcosme bruisse de mille échos empreints ici d’indignation, ailleurs de ricanements.

Retrouvez l’intégralité de cet article en dernière page de nos éditions de ce mercredi 26 décembre

Source : Le Dauphiné

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