Gilets jaunes. L’Exécutif cherche une réponse

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Emmanuel Macron convoque une réunion d’urgence à l’Élysée, ce dimanche, au lendemain des scènes de guérilla urbaine à Paris qui ont marqué une nouvelle escalade dans le conflit des gilets jaunes devenu une crise politique majeure.

Attendu sur le sol français en fin de matinée, en provenance du sommet du G20 en Argentine, Emmanuel Macron doit retrouver Édouard Philippe, Christophe Castaner et « les services compétents » pour tenter de trouver une réponse à un mouvement qui semble avoir échappé à tout contrôle.

Ce samedi soir, alors que des voitures brûlaient en plein Paris, le chef de l’État a déclaré depuis Buenos Aires qu’il « n’accepterait jamais la violence ». Selon lui, celle-ci n’a « rien à voir avec l’expression d’une colère légitime », celle des gilets jaunes protestant au départ contre la hausse des carburants et la baisse du pouvoir d’achat.

L’ampleur des violences, qui ont fait une centaine de blessés, a conduit Édouard Philippe à annuler son déplacement en Pologne pour la COP 24.

 

L’état d’urgence instauré ?

 

La réponse de l’Exécutif a d’abord été celle de la fermeté : « Les coupables de ces violences ne veulent pas de changement, ne veulent aucune amélioration, ils veulent le chaos. Ils seront identifiés et tenus responsables de leurs actes devant la justice », a insisté Emmanuel Macron, alors que Christophe Castaner n’a pas écarté la possibilité d’instaurer l’état d’urgence. Mais l’opposition et une partie des gilets jaunes, mouvement protéiforme sans structure ni leader clairement désigné, réclament d’abord un geste fort au gouvernement, à commencer par un moratoire ou un gel de la hausse des taxes sur les carburants.

 

L’opposition vent debout

 

À droite, Laurent Wauquiez, président des Républicains, a réitéré son appel à un référendum sur la politique écologique et fiscale d’Emmanuel Macron. Marine Le Pen a, elle, demandé à être reçue par le chef de l’État avec les autres chefs de partis politiques d’opposition.

À gauche, Olivier Faure, patron du PS, a réclamé des États généraux sur le pouvoir d’achat. Benoît Hamon, chef de Génération-s, a, de son côté, demandé un dialogue national avec les gilets jaunes, les syndicats et les ONG sur le pouvoir d’achat, la répartition des richesses et la transition écologique.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, il a appelé à rétablir l’impôt sur la fortune, tout en applaudissant « l’insurrection citoyenne » qui « fait trembler la macronie et le monde du fric ».

Nous réparons le pays pas à pas

Face à ces revendications, pour la plupart sur la table depuis plusieurs jours, le gouvernement est jusque-là resté inflexible. Alors que les premiers heurts éclataient sur les Champs-Élysées, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a ainsi répété ce samedi matin que le cap allait être maintenu, tout en rappelant les mesures d’aide (chèque énergie, prime à la conversion…) déjà annoncées par le gouvernement. « J’ai entendu ceux qui me disent que le 15 du mois, ils sont dans le rouge à la banque. Mais nous réparons le pays pas à pas. Nous le faisons avec sérieux et nous ne reportons pas nos choix sur la génération future », a-t-il développé.

Ce samedi soir, sur BFMTV, Christophe Castaner a seulement reconnu que le gouvernement s’était « planté sur un certain nombre de séquences de communication et de pédagogie, notamment sur l’enjeu de se sortir du tout pétrole ».

Source : Le Télégramme

 

Macron va-t-il reculer ?

 

Emmanuel Macron, qui a bâti une partie de son capital politique sur sa capacité réformatrice, n’a, lui, eu de cesse de clamer qu’il ne reculerait pas, contrairement, selon lui, à ses prédécesseurs. Mais cette position peut-elle résister aux événements de ce samedi, alors que plusieurs élus de la majorité, parfois mis à rude épreuve dans leurs circonscriptions, ont demandé un adoucissement de la politique gouvernementale ?

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