Gilets jaunes à La Rochelle : le faux CRS embarqué par la police

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Vrai comédien déguisé en CRS, Alix Montheil a samedi rodé son spectacle de rue en solo bien plus qu’il ne l’aurait imaginé, samedi.

« Allô, un comédien vient d’être embarqué par les flics. Il est en garde à vue ! » Samedi après-midi, l’appel au secours interpelle. L’homme capturé par les forces de l’ordre de La Rochelle a 31 ans, mesure 1,86 mètre pour 86/87 kilos. Alix Montheil est auteur, metteur en scène et comédien, avec de la carrure artistique dans l’espace public. Il est installé en Haute-Vienne avec sa compagnie AlixM.

À La Rochelle, il est comme ses compères des arts de la rue de la programmation de Fêtes le pont. Alix Montheil rode à La Belle du Gabut son prochain spectacle en solo (1) : « Fils de lutte », avec un costume de CRS qui lui sied à merveille, plus vrai que nature hormis quelques subtilités caustiques devant et derrière l’uniforme. L’artiste, par cet apparat et via son propos, vise à « questionner l’autorité, l’autoritarisme. Je ne suis pas anti-flic. » Il prône aussi que l’espace public demeure un espace de liberté, dont d’expression.

On extrait et on embarque

Son credo est devenu réalité vraie lorsqu’une quarantaine de gilets jaunes, en fin de manifestation, samedi, arrivent sur le site en plein air. Le vrai-faux CRS et les gilets jaunes se font face, l’un et les autres un peu interloqués. Le comédien décide d’aller vers eux et parvient sans bobo à faire reconnaître son statut d’artiste. S’ensuit un élan de fraternisation de la part des gilets jaunes. La carapace CRS devient jaune fluo et les selfies se font à la pelle.

Crédit photo : E. C.

Inquiétude croisée d’incrédulité pour quelques policiers, en tenue ou en civil et suiveurs de la manif, en découvrant la scène. La solution est vite trouvée : on extrait et on embarque « le collègue ». Histoire de vérifier qui est vraiment ce CRS, d’où vient la tenue et tutti quanti.

« Au commissariat, après avoir constaté que mon pistolet était d’alarme, ils m’ont dit : “Tu ne vas pas nous dire que tu es comédien”

Puis la cordialité s’installe jusqu’à discussion. Le comédien retrouve vite sa liberté. De retour à La Belle du Gabut, il reprend ses esprits et en tire une éventuelle inspiration pour son solo.

(1) Il sera présenté lors de la 30e édition, du 4 au 8 juin, du festival Furies à Châlons-en-Champagne (Marne).

Source : Sud Ouest

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