Gilet jaune accusé de violences: au procès, les policiers pointés du doigt

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Le Gilet jaune a été relaxé, les juges ne voyant pas d’éléments accréditant la thèse des violences.
© Franck Fife / AFP/Archives

Un motard Gilet jaune était jugé mardi 21 pour des violences commises contre des policiers à Lyon lors de l’Acte 21. Mais les éléments présentés n’ont pas confirmé cette version, la défense pointant la « mauvaise foi » de forces de l’ordre seules auteures de violences.

L’affaire devait porter sur l’agression de policiers par un Gilet jaune à Lyon. Mais non seulement l’homme a été relaxé en raison de la « faiblesse » du dossier, mais l’audience a aussi été l’occasion pour le prévenu et la défense de présenter une version dans laquelle ce sont plutôt les forces de l’ordre qui apparaissent violentes.

Les faits étudiés se sont produits le 6 avril dernier, lors de l’Acte 21 des Gilets jaunes. Didier, 47 ans, manifeste avec son fils de 17 ans. Il explique avoir vu l’adolescent « se faire projeter au sol et se faire matraquer par des policiers. Je suis allé vers eux pour leur demander pourquoi ils faisaient ça », rapporte Ouest France.

Voir: Manifestation à Marseille – des policiers accusés de « tentative d’homicide »

Selon les forces de l’ordre, le quadragénaire s’en serait alors pris aux hommes de la BAC, leur assénant des « coups de boxeur » selon leur avocat. Il aurait ensuite été interpellé de manière « propre » d’après les policiers, malgré sa résistance à se faire menotter.

Mais plusieurs éléments sont venus mettre en doute cette version des faits. D’abord l’hospitalisation du prévenu dans la foulée de cette arrestation « propre ». Il lui a été prescrit cinq jours d’interruption totale de travail. Celui-ci affirme que lorsqu’il est intervenu pour venir en aide à son fils « les coups ont commencé à pleuvoir ».

La partie civile a tenté de démontrer l’existence d’une agression des policiers en misant sur les images de la caméra que portait l’un d’eux. Une vidéo qui n’a pas convaincu la procureure, loin de là: « Franchement, je l’ai regardée dix fois, je ne le vois pas porter de coups », a-t-elle déclaré.

Des doutes que l’avocate de la défense a explicité en dénonçant: « le dossier de la mauvaise foi, si ce n’est du mensonge ». Le quadragénaire a été relaxé et les policiers déboutés de leur demande d’indemnités.

Une semaine après l’acte 21, des motards Gilets jaunes avaient dénoncé le « lynchage » de cet homme par la Bac en déployant une banderole. « Une dizaine d’entre eux ont reçu, depuis, des amendes pour des infractions au Code de la route qu’ils auraient commises lors de cette manifestation », relève Ouest France.

Source : France Soir

Lire aussi : Ouest-France –

Quand la relaxe d’un Gilet jaune met à mal des accusations policières

Un motard Gilet jaune, jugé pour des violences sur des policiers lors d’une manifestation en avril, a été relaxé par le tribunal de Lyon (photo).
Un motard Gilet jaune, jugé pour des violences sur des policiers lors d’une manifestation en avril, a été relaxé par le tribunal de Lyon (photo). | WIKICOMMONS

Un motard Gilet jaune, jugé pour des violences sur des policiers lors d’une manifestation en avril, a été relaxé mardi par le tribunal de Lyon, où il est plutôt apparu comme la victime d’une interpellation musclée.

Le 6 avril 2019, à Lyon, Didier M., 47 ans, employé de la Poste et père de famille, participe au cortège des Gilets jaunes avec son fils de 17 ans. La fin de journée tourne mal : interpellé par des agents de la Brigade anticriminalité (BAC), il est d’abord conduit à l’hôpital, où un médecin lui accorde cinq jours d’ITT, avant de passer 48 heures en garde à vue.

On lui reproche d’avoir donné des coups en forçant un barrage de police. Poursuivi également pour rébellion, il comparaissait ce mardi 21 mai.

Les deux membres de la Bac s’étaient constitués partie civile. Leur avocat, Me Laurent Bohé, habitué à plaider pour des policiers, a dû en faire venir un en urgence devant le tribunal, quand il a su que le parquet plaiderait la relaxe.

> Lire aussi. Lyon : pluie de contraventions pour des motards après une manifestation de Gilets jaunes

« Il y a trop de faiblesses dans ce dossier »

Le policier, qui portait une caméra ce jour-là, a assuré à la barre avoir vu le prévenu porter des coups, ce qui a conduit à son interpellation, jugée « propre », même si le motard a tenté d’échapper aux menottes une fois plaqué au sol, selon lui.

Pour Me Bohé, la vidéo montre des « coups de boxeur » administrés par le mis en cause. Mais la procureure n’est pas de cet avis : « Franchement, je l’ai regardée dix fois, je ne le vois pas porter de coups […] Il y a trop de faiblesses dans ce dossier ».

« Je ne me suis jamais battu avec personne », lâche de son côté Didier M. en retournant les accusations : « Quand j’ai vu mon fils se faire projeter au sol et se faire matraquer par des policiers, je suis allé vers eux pour leur demander pourquoi ils faisaient ça. Et les coups ont commencé à pleuvoir sur moi ».

« Le dossier de la mauvaise foi »

« C’est le dossier de la mauvaise foi, si ce n’est du mensonge », a tonné son avocate, Me Amandine Fabrègue.

Le tribunal a relaxé Didier M. en déboutant les policiers de leurs demandes d’indemnisation. « On est soulagés mais on ne devrait pas, car la victime, c’est lui », glissait un proche du prévenu après l’audience.

Le 13 avril, une semaine après les faits, les motards Gilets jaunes avaient déployé sous les yeux de la Bac une banderole l’accusant de « lynchages ». Une dizaine d’entre eux ont reçu, depuis, des amendes pour des infractions au Code de la route qu’ils auraient commises lors de cette manifestation.

Source : Ouest-France

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