Gendarmerie : une patrouille à portée de clic

Vue virtualisée (mais bien réelle sur le terrain) d'une patrouille (à droite), à Lusignan. - Vue virtualisée (mais bien réelle sur le terrain) d'une patrouille (à droite), à Lusignan.
Vue virtualisée (mais bien réelle sur le terrain) d’une patrouille (à droite), à Lusignan.

Depuis deux mois, la région de gendarmerie vit une révolution : toutes les patrouilles sont suivies en temps réel pour engager l’équipe la plus proche d’un incident.

Avec l’annonce des fermetures de brigades comme La Trimouille ou Availles-Liouzine, la gendarmerie nationale se creuse les méninges pour garantir aux citoyens un temps d’intervention conforme aux recommandations de l’État : moins de trente minutes. Le colonel Jean-Jacques Taché, commandant la région de gendarmerie Poitou-Charentes, n’a pas mis longtemps à trouver la parade.

«  On ne s’occupe plus de la compétence territoriale mais de l’équipe la plus proche  »

Depuis deux mois, il équipe les 350 véhicules (voitures et motos) des départements de la Vienne, des Deux-Sèvres, de la Charente et de La Charente-Maritime, d’un système de géolocalisation activé dès la mise en route du système de communication interne aux militaires (*). La radio, pour faire simple. Même la Laguna du « patron » des gendarmes picto-charentais en dispose. Et le rendu est une révolution pour les quatorze sous-officiers du Centre opérationnel de gestion de la gendarmerie (COG), installés à la caserne Coustans, à Poitiers. Ce sont eux que vous avez au téléphone quand vous appelez le 17. Sur une carte Google, ils observent en temps réel la présence des patrouilles disponibles sur le terrain. L’actualisation des données a lieu toutes les trente secondes. « Ça modifie complètement notre approche, notamment pour les secours à personne. On ne s’occupe plus de la compétence territoriale d’une brigade mais de l’équipe la plus proche. C’est un gain de temps et ça permet de rassurer les victimes en temps réel », indique le major Nathalie Laverré, chef du COG.
Depuis deux mois, et l’installation du logiciel fait maison, les militaires observent la présence, à la rue près, d’une patrouille. Ils peuvent même donner des indications sur la nature du terrain (lire en savoir plus). « J’ai présenté le projet aux quatre préfets de département qui l’ont validé. On ne peut plus supporter qu’il y ait des frontières en cas d’urgence », se félicite le colonel Jean-Jacques Taché. Mais les possibilités de visualisation à distance pourraient encore aller plus loin. Rien n’empêche techniquement de géolocaliser un appel à l’aide sur la carte. Et la patrouille de gendarmerie la plus proche. Cette expérimentation grandeur nature est une première en France. Une équipe de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) se rendra prochainement à Poitiers pour l’observer. Et la généraliser.

(*) Le kit de géolocalisation coûte 45 € par véhicule, soit 10.000 € pour l’ensemble de la flotte gendarmerie en Poitou-Charentes.

Source : La Nouvelle Republique

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