Gendarmerie. Le Major Pointecouteau, de Tahiti à Sablé et désormais… à la retraite !

Le Major Pointecouteau, numéro deux de la brigade de gendarmerie de Sablé-sur-Sarthe, fait valoir ses droits à la retraite après une vie professionnelle mouvementée.

Le Major Pointecouteau est resté huit ans à Sablé. (©Les Nouvelles de Sablé)

« J’ai vu 85 gendarmes passer à la brigade. C’est un bon numéro ça me rapproche de la Vendée ».

A 54 ans, le Major Pointecouteau, numéro deux de la brigade de gendarmerie de Sablé-sur-Sarthe, fait valoir ses droits à la retraite dans les jours qui viennent. L’heure a sonné et le Major regarde le chemin parcouru.

Ses premiers pas en gendarmerie se font en 1982, au cours de son service militaire. Il ne la quittera plus. Originaire de Vendée, il commence comme gendarme auxiliaire. Il est affecté au PSIG (Pelleton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie) de Saumur. Il passe le concours de sous-officier et découvre le Mans.

« J’ai fait le premier stage, j’ai ouvert l’école ».

Après six mois, il part pour l’escadron de gendarmerie mobile de Mayenne. Il mène des missions de maintien de l’ordre, fait face aux manifestants, garde les ambassades. Au moment des événements, il est envoyé en Nouvelle Calédonie. Il y reste trois mois.

Des patrouilles à mobylette

Après son mariage, il souhaite se poser et demande sa mutation en Vendée. Il arrive à la Mothe Achard en 1985 où il reste sept ans. Il y passe son diplôme d’officier de police judiciaire. Il se rappelle des étés de renforcement côtier où les patrouilles pouvaient se faire à mobylette.

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Nostalgique, il demande l’outre-mer.

« J’ai été nommé en Polynésie Française ».

Ses meilleurs souvenirs en gendarmerie. « J’étais sur l’Ile de Rimatara, une île de 9 km2 où vivaient 900 habitants et à 36 heures de bateau de Papete ». Il passe quatre ans avec son épouse et ses deux enfants sur cette petite île.

Un gendarme à tout faire

« Koh Lantha à côté, c’est de la rigolade », sourit-il. Il était à la tête d’une brigade de trois gendarmes.

« On faisait tout. Là-bas le gendarme est huissier de justice, il est aussi notaire pour le partage des terres, météorologue, un peu le trésor public pour payer les employés communaux mais aussi encore examinateur pour le permis de conduire ».

Il ajoute, malin « je n’étais quand même ni maire, ni curé, ni instituteur ».

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En 2005, de retour en métropole, il devient formateur à l’école de gendarmerie du Mans puis demande de nouveau l’Outre mer. « Je suis reparti en Polynésie mais en banlieue de Papete, c’était très différent ».

Des « sauvages aux fous »

En 2009, nouveau retour en métropole, à la brigade de Sablé cette fois-ci. Il y finira sa carrière. Une affectation qui n’est pas de tout repos.

« À l’époque, François Fillon était Premier ministre. Nous avons eu beaucoup de visites ministérielles, de voyages officiels, c’était très intéressant ».

Il lance toujours avec l’humour qui le caractérise : « quand je suis parti à Tahiti on m’a dit tu vas chez les sauvages. Quand je suis arrivé à Sablé, je me suis dit, je suis arrivé chez les fous ».

Il a fait face à des situations parfois ubuesques : à l’image de l’attaque au curry dans un PMU de Sablé. En tournant les pages d’un classeur dans lequel sont archivées les grandes heures de la brigade, il regarde les années qui filent.

« Il n’y a pas eu de temps mort. J’ai connu trois commandants de brigade : le lieutenant Maldant, le lieutenant Trémédet et aujourd’hui le capitaine Pomié ».

Il va profiter de sa retraite sur ses terres vendéennes avec au programme randos, balades à vélos. Il ne cache pas qu’il aimerait « s’investir dans le milieu associatif ou dans la vie communale ».

Et peut-être, « après s’être reposé », intégrer la réserve opérationnelle de la gendarmerie.

« Je voulais voir le Tour de France, j’y serai certainement mais en tenue ».

Une belle façon d’être retraité sans l’être totalement. Bon vent Major !

Source : Actu.fr

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