Frelinghien: après les voisins, voici les agriculteurs vigilants

Le dispositif vigi-agri se met en place dans les zones gendarmerie de la métropole lilloise. Le but : renforcer les liens entre agriculteurs et gendarmes, pour plus de sécurité. Ceci dans un contexte où les vols dans les fermes se font de plus en plus fréquents.

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Le major Bernard Jumaucourt et ses gendarmes de la brigade territoriale de Quesnoy-sur-Deûle débarquent, en amis, dans l’exploitation agricole d’André et Samuel Catteau, 68 et 30 ans, père et fils. Les deux hommes produisent des pommes de terre, de œufs et des produits laitiers, et les vendent via le Panier vert, dont ils sont adhérents. Ce point de vente, rassemblant 27 agriculteurs du coin, a été la cible d’un vol de liquidités il y a une semaine. Le méfait a eu lieu à l’heure de la pause déjeuner.

« On se rend compte que ça n’arrive pas qu’aux autres », commente M. Catteau père. Avant d’ajouter : « Un homme prévenu en vaut deux. » Justement, si les gendarmes viennent les saluer, c’est pour dépasser la fatalité actuelle qui voit se multiplier les vols dans les fermes. Vols de carburant, d’engins ou d’outils agricoles, … Ces larcins grèvent les finances des agriculteurs. Du coup, les militaires lancent dès à présent dans la métropole lilloise la déclinaison locale d’un dispositif national, vigi-agri. Vigi comme vigilant.

Première étape, celle en cours en ce moment à la brigade de Quesnoy-sur-Deûle, recenser les agriculteurs qui seraient intéressés. Le major Jumaucourt remet aux Catteau un formulaire à remplir de son nom, sa date et divers renseignements sur son identité. « Votre brigade de gendarmerie vous propose de participer à un réseau d’information et d’alerte animée par la compagnie de gendarmerie de Lille via Internet. » André Catteau réagit : « Internet ? Ah, il faut voir avec mon fils. »

En gros, les forces de l’ordre organisent la vigilance dans les zones rurales, pour, stipule le formulaire, « faire diminuer le nombre de vols dans les exploitations agricoles ». Un choc culturel pour ces travailleurs de la terre, habitués à laisser leur ferme ouverte. « On a une éducation chrétienne, explique André Catteau, tout le monde est beau tout le monde est gentil. » Il décrit aussi des fermes de plus en plus vides, avec la machinisation du secteur agricole. Donc moins surveillées.

Une fois que tous les agriculteurs seront recensés dans les fichiers de la gendarmerie, d’ici à décembre, l’échange d’informations sécuritaires s’organisera entre fermiers et militaires.

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