Forcené de Sainte-Hélène : « Si vous montez, il va vous tirer dessus ! »

Le procureur Etienne Manteaux est revenu, ce lundi matin, sur la folle soirée de vendredi, à Sainte-Hélène. Une soirée au cours de laquelle un forcené de 53 ans a tiré 63 fois sur les secours et les forces de l’ordre. D’après le procureur, le quinquagénaire a tiré 63 fois en direction des véhicules des pompiers et de la gendarmerie.

D’après le procureur, le quinquagénaire a tiré 63 fois en direction des véhicules des pompiers et de la gendarmerie.  (Photo Jean-Charles OLÉ)

D’après le procureur, le quinquagénaire a tiré 63 fois en direction des véhicules des pompiers et de la gendarmerie. (Photo Jean-Charles OLÉ)

SAINTE-HÉLÈNE

Dans nos deux dernières éditions, nous vous relations l’incroyable affaire qui s’est produite dans la nuit de vendredi à samedi, dans la commune de Sainte-Hélène.

Ce soir-là, un homme de 53 ans, d’origine serbe, s’est reclus chez lui, rue de Rambervillers, sur les coups de 21 h 15, et a tiré plus de 60 fois sur les véhicules de pompiers et de la gendarmerie. Après s’être retranché pendant plus de trois heures, le quinquagénaire est sorti de son domicile, armé d’un fusil et d’un couteau. « C’est en armant le fusil qu’un gendarme a fait usage d’un pistolet à impulsion électrique pour neutraliser le forcené » explique le procureur Etienne Manteaux qui, ce lundi matin, a tenu une conférence de presse pour expliquer le contexte très particulier de cette affaire.

Tout a débuté par un coup de téléphone du fils du quinquagénaire à l’attention des pompiers. Au bout du fil, l’intéressé déclare que son père va se suicider, ce qui explique le déplacement sur les lieux de deux pompiers et deux gendarmes de la brigade de Rambervillers. Mais une fois sur place, ils se rendent compte que l’individu s’est retranché dans sa chambre, au premier étage, avec de nombreuses armes. Les militaires sont même mis en garde par l’épouse comme quoi son mari, a priori très alcoolisé (1,72 g/litre de sang) et dépressif, était très dangereux. « Elle leur a dit : si vous montez, il va vous tirer dessus ! » s ouffle le procureur.

Face à cette situation pour le moins délicate, les forces de l’ordre et les secours prennent quelques précautions en reculant leurs véhicules avant d’axer un faisceau lumineux sur la maison. Sauf que le quinquagénaire leur tire dessus au même moment. Si les pompiers et un des militaires réussissent à se protéger derrière un muret, un gendarme adjoint volontaire va quant à lui être bien plus exposé. En effet, ce dernier se retrouve bloqué derrière son véhicule, sans solution de repli.

Un arsenal dans sa chambre

Dans ce contexte, de nombreux renforts sont appelés à la rescousse, et notamment deux négociateurs afin de résonner l’individu. Peine perdue. L’homme ne veut rien entendre et poursuit ses tirs nourris sur les forces de l’ordre : « Au total, 63 munitions percutées ont été découvertes pour 21 impacts sur les véhicules de pompiers et 5 sur la voiture de gendarmerie », affirme le procureur qui embraie sur la dangerosité d’une des armes du forcené : « Il tirait du premier étage avec une 22 long rifle mais aussi avec une arme à poudre noire (Style Colt). Une balle en provenance de cette arme aurait pu tuer un gendarme ou un pompier, même s’il portait un gilet par balle ! » Fort heureusement, personne n’a été blessé.

Au final, l’affaire s’est donc conclue par la reddition, plus ou moins consentie, du forcené. Hospitalisé et placé en garde à vue, l’homme a été déféré et placé en détention provisoire ce dimanche soir. Une information judiciaire, pour tentative d’homicide, a également été ouverte. L’homme encourt 30 ans de réclusion criminelle.

Mais malgré la fin heureuse de cette affaire, certains éléments prêtent à interrogations sur les véritables intentions de ce quinquagénaire passionné d’armes et ancien membre d’un club de tir. Car l’arsenal retrouvé dans sa chambre est conséquent : 15 armes ! Il avait également installé un système de caméras extérieures et des écrans dans sa chambre afin de surveiller ce qu’il se passait à proximité de son domicile. De plus, l’homme était en train de vivre une passe très difficile « Il ne travaillait plus. D’un point de vue financier, il était aux abois et il venait d’apprendre que sa maison allait être saisie. » D’après Etienne Manteaux, l’homme aurait même confié que son désir était d’être délogé des lieux par des gendarmes d’élite, à l’image du GIGN, quitte à mourir les armes à la main. Avait-il préparé son coup ? D’après le Parquet, c’est peu probable vu que c’est son fils qui a contacté les secours. Ceci dit, l’enquête se penchera malgré tout sur cette question…

Source : Vosges Matin

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