Exclusion temporaire de la police nationale d’Alexandre Langlois du syndicat de police Vigi : la position du syndicat France Police – Policiers en colère sur ce dossier.

Exclusion temporaire de la police nationale d’Alexandre Langlois du syndicat de police Vigi : la position du syndicat France Police – Policiers en colère sur ce dossier.

En janvier 2015, toute la France était « Charlie ». Prenant la tête des cortèges, tous nos politiciens défilaient dans les rues pour défendre la liberté d’expression, le droit à la caricature et à la satire. Et pourtant, dieu sait que Charlie Hebdo pouvait être particulièrement acide dans son expression politique, artistique ou culturelle. Mais notre syndicat de police a toujours défendu, comme tant d’autres, cette indispensable irrévérence, signe de la bonne santé démocratique de notre Nation.

Les syndicats de salariés en France ont toujours bénéficié d’une grande liberté d’expression et d’action, tout comme la presse.

Si aujourd’hui les patrons des grandes centrales syndicales françaises ne servent plus qu’à faire reluire les parquets des ministères, le syndicalisme n’a pas toujours été le bras armé du gouvernement. Car il n’aura échappé à personne que notre génération de syndicalistes forme aujourd’hui une jolie brochette d’idiots utiles du système, servant uniquement à faire avaler aux travailleurs des réformes destinées à favoriser toujours plus cette bourgeoisie de gauche comme de droite qu’Emmanuel Macron a si bien su rassembler.

D’abord interdites en 1791 par la loi Le Chapelier, les organisations professionnelles vont être légalisées en 1884 par la loi Waldeck-Rousseau.

Depuis, l’essentiel des grandes luttes syndicales ont toutes été menées dans la douleur. Dès les prémices, les insurrections ouvrières sont légions comme celles des Canuts (1848). En 1906 déjà, manifestation de la CGT interdite. A l’automne 1947, le ministre socialiste Jules Moch réprime très durement des grèves insurrectionnelles.

Manifestations, grèves et parfois insurrections du côté des travailleurs pour tenter de sortir de l’esclavage. Coupures de salaires, mutations disciplinaires ou encore licenciements côté patronal pour casser le mouvement syndical.

De tout temps, des petits bourgeois-tyrans, tel Adolphe Thiers, ont fait tirer sur le peuple mourant de faim et essayant de survivre.

En 2019, l’apparente liberté offerte par les réseaux sociaux n’est que chimère. En réalité, on ne peut plus rien dire. La moindre idée à contre-courant de la pensée unique vous vaut immédiatement des critiques ou pire, des persécutions.

Concernant notre collègue Alexandre Langlois, sans entrer dans le fond et sans porter de jugement sur les propos polémiques tenus par son syndicat, il n’en demeure pas moins que la sanction extrêmement lourde dont il fait l’objet vise à faire jurisprudence et à limiter la liberté d’expression syndicale.

En sanctionnant ce syndicaliste, le ministre de l’Intérieur est juge et partie dans cette affaire. Peut-on être le juge de sa propre cause ?

N’est-ce pas au juge judiciaire ou administratif plutôt qu’à l’employeur qu’il appartient de définir les limites de la liberté d’expression syndicale ?

12 mois de suspension dont 6 avec sursis à l’encontre du collègue Langlois pour « des critiques outrancières et injurieuses » et « des sous-entendus infamants ». Où l’employeur met-il le curseur de la liberté d’expression syndicale avec une telle sanction ? Et surtout est-ce au ministre de l’Intérieur de faire la loi en créant de la jurisprudence ? N’est-ce pas le rôle des parlementaires et des tribunaux ?

Si France Police – Policiers en colère peut parfois être en désaccord avec Vigi, il n’en demeure pas moins que ce sont des collègues et que nous ramons sur la même galère en train de couler..

Il ne fait pas bon actuellement être sur une ligne contestataire au sein de la police nationale. Maggy Biskupski s’est donnée la mort dans un contexte qui reste encore obscur. Alexandre Langlois est viré temporairement.. Toutes les semaines, un collègue se suicide..

Pour finir ce bien triste post sur une touche d’humour.. Par peur des sanctions, nous envisageons désormais tous à France Police de relayer le sensationnel discours gouvernemental et d’accompagner toutes les merveilleuses réformes pleines de bon sens de nos extraordinaires dirigeants politiques. Adhérons tous à LREM ! Courage, fuyons !

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