«Est-ce que 200 € feraient plaisir à la gendarmerie de La Bassée?»

Dimanche, les gendarmes interpellent un jeune homme dans les rues d’Aubers. Au moment où ils contrôlent Elvis Leonte, une habitante du village annonce que ce vagabond vient de pénétrer chez elle.

Le palais de justice de Lille. PHOTO BAZIZ CHIBANE
Le palais de justice de Lille. PHOTO BAZIZ CHIBANE

Elvis Leonte est d’un tempérament un peu fantasque. «  Je dors à la belle étoile  », assure ce garçon d’à peine 25 ans. Il y a du gavroche chez lui. Un aplomb qui confine à l’inconscience.

Dans le village d’Aubers, il entre dans des maisons. Et lorsque ce Roumain incapable de parler français tombe nez à nez avec une habitante, il lui agite un magazine de ventes immobilières sous le nez avant de décamper. L’incursion n’est pas forcément toujours aussi cocasse.

« Il n’a pas saisi que c’est à lui de parler »

À l’occasion de l’une de ces intrusions, ce rôdeur est passé dans le séjour, a contourné une personne âgée assoupie dans son divan, pour ensuite gravir les escaliers. Quelques minutes plus tard, les gendarmes alertés par des victimes de ces étranges invasions appréhenderont Elvis Leonte des bijoux plein le sac.

Étrange prévenu. À l’audience, Leonte commence par demander un délai pour préparer sa défense. Pris de cours, Jérémy David, son avocat, tressaille. Puis, finalement, le suspect veut bien être jugé tout de suite. En revanche, il tient à révoquer son… interprète. «  Ce monsieur ne comprend pas pourquoi je ne parle pas à sa place, rapporte la traductrice, en s’efforçant de ne pas éclater de rire. Il n’a pas saisi que c’était à lui de s’expliquer, pas à moi… »

« Pour les bonnes œuvres »

Ainsi se déroulent les débats. Avec un suspect un peu à l’Ouest… «  Je ne savais même pas où j’étais, assure Leonte. J’ai pris un bus et je suis descendu au hasard…  » Et trois victimes l’une amusée, l’autre en colère d’avoir perdu une journée et de travail et une troisième à tout prix désireuse de saluer l’efficacité des gendarmes. «  Je ne veux rien pour moi, annonce la villageoise. En revanche, pour les bonnes œuvres de la gendarmerie de la Bassée…  » «  C’est à vous à demander à être indemnisée, lui explique le président Mikaël Simoëns. Vous faites ensuite ce que vous voulez de ce que vous recevez… »

«  Est-ce que 200 euros feraient plaisir à la gendarmerie de La Bassée ?  », angoisse la victime. Voici donc la maréchaussée remerciée. Et Elvis Leonte récompensé : cinq mois de prison avec incarcération immédiate.

Source : La Voix du Nord

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