Elles sont les premières femmes à intégrer l’escadron de gendarmerie mobile de Guéret

Elles sont les premières femmes à intégrer l’escadron de gendarmerie mobile de Guéret

L’arrivée de quatre femmes gendarmes à l’escadron de gendarmerie mobile 42/2 de Guéret. © Mathieu Tijeras

Quatre femmes ont intégré ces derniers mois l’escadron de gendarmerie de Guéret (Creuse). Une petite révolution dans la « mobile », qui n’accueillait jusqu’à présent que des hommes.

Elles effectuent exactement les mêmes missions que leurs collègues masculins : bouclier lors des missions de maintien de l’ordre, conduite de véhicules lourds, lutte contre l’orpaillage illégal en Outre-mer, opérations extérieures…

Ophélie, Anaïs, Nadège et Cassandre sont arrivées il y a quelques semaines à l’escadron de gendarmerie mobile 42/2 de Guéret, basé à la caserne Bongeot. Ce sont les premières femmes à intégrer cette unité, qui compte actuellement 103 militaires. Pour le moment, elles sont toutes les quatre élèves gendarmes. « Elles font du très bon travail, relève Antoine Berna, qui commande l’escadron de Guéret. C’est une très belle ouverture à la gendarmerie mobile. »

Trois « escadrons test » comprenant des femmes ont été mis en place il y a un an et demi à Satory, Sathonay-Camp et Mont-de-Marsan. La réflexion portait essentiellement sur la logistique. « Pour le cantonnement, il faut prévoir des chambres pour les femmes, explique Antoine Berna. Nous devons garantir une certaine intimité. Quand nous partons en Guyane, nous nous lavons souvent dans la rivière. »

L’expérimentation ayant été concluante, la gendarmerie mobile est désormais ouverte aux femmes sous-officiers partout en France. À Guéret, d’ici la fin de l’année, l’escadron 42/2 comptera deux femmes de plus, soit six au total.

Ophélie : les voyages

Originaire du Puy-de-Dôme, Ophélie, 23 ans, a intégré l’escadron de Guéret le 3 juillet, après avoir suivi une formation pendant huit mois à l’école de sous-officiers de Dijon. « J’étais gendarme adjoint volontaire avant. J’ai connu la gendarmerie départementale, dans une brigade de la Drôme. J’avais envie de voir autre chose. »

La jeune femme explique que si elle était partie dans la gendarmerie départementale, il n’aurait pas été possible de revenir ensuite en « mobile ». « J’avais peur de regretter plus tard. »

Cet été, Ophélie a passé un mois à Biscarosse (Landes), en renfort des gendarmes locaux. Cette première mission lui a plu. « Je ne regrette pas mon choix. L’avantage de la mobile, c’est qu’on a l’occasion de voir plein de choses, de voyager. »

Anaïs : la diversité des missions

Anaïs, 23 ans, est arrivée en Creuse en avril. Originaire de Roubaix, elle a également été gendarme adjoint volontaire à Châteaudun (Eure-et-Loir), où elle était instructrice sportive et à la brigade de Prades (Pyrénées Orientales).

« La gendarmerie mobile, c’est toujours ce que j’ai voulu faire depuis cinq ans que je suis dans la gendarmerie. C’est une carrière plus intéressante qu’en brigade. Il y a des déplacements et une diversité des missions : renforts plage, maintien de l’ordre à Paris, missions en zone de sécurité prioritaire… Nous avons aussi la chance de partir en Outre-mer. »

Très enthousiaste, Anaïs a décroché son permis poids lourd et souhaite passer des diplômes « pour être gradée en mobile ».

Nadège : le côté militaire

Arrivée le 21 août à Guéret, Nadège a déjà effectué une mission de maintien de l’ordre à Paris. « Ça permet d’être rapidement dans le bain », apprécie la jeune femme de 21 ans, venue du Tarn. À la différence de ses collègues, elle n’a pas été gendarme adjoint volontaire.
Formée à l’école de Tulle, elle a choisi la gendarmerie mobile pour les déplacements. « Pouvoir partir en Outre-mer et éventuellement en opération extérieure, ça me plaît. Les missions de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane vont être intenses et intéressantes », estime Nadège. Et d’ajouter : « Je recherche aussi le côté militaire. Ça m’a toujours attirée ».

Cassandre : l’esprit de cohésion

Cassandre, 22 ans, a été gendarme adjoint volontaire à la Garde républicaine (en cavalerie), avant d’intégrer l’école de gendarmerie de Dijon. Elle est affectée à Guéret depuis le mois d’avril. « Grâce à la Garde républicaine, j’ai vu que les déplacements me plaisaient, note la jeune femme, originaire de la Sarthe. J’aime aussi l’esprit de cohésion, de camaraderie qu’il y a dans la gendarmerie mobile. Nous sommes tout le temps ensemble. »

Pas de différence. Les quatre femmes qui viennent d’intégrer l’escadron mobile de Guéret affirment avoir été bien accueillies par leurs collègues masculins. « Nous sommes employées au même titre que les garçons. Il n’y a aucune différence, insiste Anaïs. Ça s’est passé normalement. Nous souhaitions être reçues comme les garçons. Nous n’avons pas choisi la gendarmerie mobile pour être privilégiées. »

Source : La Montagne

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