Elles appellent la police d’Auxerre à l’aide… et se retrouvent à la barre pour outrage et rébellion

illustration-tribunal-de-grande-instance-tgi_4265371À la barre, les deux prévenues ont reconnu les faits (photo d’illustration). © Jérémie FULLERINGER

Deux femmes de 23 ans ont été jugées par le tribunal correctionnel d’Auxerre, ce mardi 26 mars, pour outrage, rébellion voire violences pour l’une d’elle. Les faits se sont produits dans la nuit du 31 janvier au 1er février 2019.

Les faits

Peu avant deux heures, une jeune femme contacte le commissariat d’Auxerre. Elle explique avoir été agressée par un homme, alors qu’elle se trouvait près d’un bar du centre-ville. Sur place, les cinq policiers se séparent : une partie tente de retrouver le mis en cause, l’autre reste avec la potentielle victime et le témoin. C’est alors que le ton monte entre les amies, fortement alcoolisées, et les fonctionnaires.

« Je reconnais les insultes et la rébellion, déclare, à la barre, l’auteur de l’appel. Ils ne voulaient pas m’écouter. » La seconde poursuit : « Je me suis débattue mais le coup reçu par le policier n’était pas volontaire. Je ne voulais pas monter dans la voiture parce que je ne voulais pas finir ma soirée au commissariat », plaide-t-elle, s’estimant victime de violences policières. Les hématomes décrits dans la plainte déposée auprès de la gendarmerie d’Avallon « font suite à votre rébellion. Les fonctionnaires ont fait usage de la force parce que vous avez été violente avec eux », tranche la présidente.

Les réquisitions

Plutôt qu’un sursis simple, le ministère public requiert un stage de citoyenneté avec une peine de quatre mois de prison en cas de non-exécution.

La phrase

« De victimes à prévenues, il n’y a qu’un pas, résume la substitute du procureur. L’alcool a pu être un facilitateur du passage à l’acte. Il s’agit ici de rappeler les valeurs de la société. »

Le jugement

Le tribunal suit les réquisitions, mais descend à deux mois de prison en cas de non-exécution. Les prévenues devront également indemniser solidairement les victimes à hauteur de 1.200 €.

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