Elle tente de prendre l’arme d’un gendarme pour tuer un ami

Novembre 2014 à Combrand : ivre et se sentant menacée par un ami chez elle, une quinquagénaire fait le “ 17 ”. Elle disjonctera à l’arrivée des militaires.

Vous risquez la prison. Jusqu’en 2018, vous êtes censée vous tenir à carreau. Quand le président Mathieu Auriol lui a expliqué hier matin ce que signifiait sa précédente peine, soit quatre mois d’emprisonnement avec sursis, la prévenue s’est mise à sangloter : « C’est pas ce qu’on m’a dit… ». Treize mois après sa condamnation par le tribunal correctionnel d’Angoulême (Charente) après, déjà, des outrages et des menaces de mort à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique, cette habitante de Combrand de 57 ans se rendait coupable des mêmes délits, avec une rébellion en plus.

Cette nuit du mardi 11 au mercredi 12 novembre 2014, vers 2 h 30 du matin, elle prévient les forces de l’ordre : le ton est monté avec un ami chauffeur routier que la quinquagénaire reçoit chez elle, rue du Général-de-Gaulle. « J’ai plutôt eu peur qu’autre chose », minimise-t-elle à la barre du tribunal correctionnel de Niort.

«  Les gendarmes viennent vous secourir et en prennent plein la figure  »

Les gendarmes se présentent. Soudainement, cassant une bouteille de verre sur la table, la mise en cause tente d’agresser son hôte tout en le menaçant de mort : « Je vais te flinguer ! ». Un militaire l’en empêche, lui attrapant le bras. Mais comme elle « ne supporte pas » qu’on la touche, elle devient « hystérique ».

«  Une accumulation  »

Maintenant, ce sont les gendarmes qui font les frais de son énervement, avec insultes à la clé. Elle tente même de saisir l’arme de service de l’un d’eux à deux reprises en posant la main sur la crosse. Faire feu, « je ne l’aurais jamais fait », assure-t-elle. Une phrase qui fait sortir de sa réserve le substitut du procureur de la République Nicolas Leclainche : « Vous pouvez donc essayer de prendre une arme et ne pas vous en servir. Vous vous contrôlez donc à partir d’un certain niveau… ».
Car pour expliquer son pétage de plombs, la prévenue a ses raisons : elle a bu une bouteille de vin rosé ce soir-là alors qu’elle prend des anti-dépresseurs et d’autres médicaments pour soigner son hypertension. Sans oublier l’éloignement d’avec sa famille : bref, « c’est une accumulation ». A 6 h du matin, son alcoolémie était encore de 1,76 g/l de sang.

Cinq mois avec sursis

« Vous comprenez qu’il y a des gendarmes qui viennent vous secourir et qui s’en prennent plein la figure », résume le juge Auriol. Avant de condamner la quinquagénaire à cinq mois de prison assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve courant sur deux ans et comprenant les obligations de se soigner, de travailler et de ne pas fréquenter la victime.

Source : La Nouvelle République

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