Disparition de Maëlys: « Des accusations comme ça c’est grave », estime le suspect

Des gendarmes mènent les recherches pour retrouver les traces de Maëlys, fillette de 9 ans disparue, le 6 septembre 2017.
Des gendarmes mènent les recherches pour retrouver les traces de Maëlys, fillette de 9 ans disparue, le 6 septembre 2017.

afp.com/JEFF PACHOUD

Dans un enregistrement diffusé par TF1, le suspect de l’enlèvement de Maëlys clame son innoncence, quelques heures après sa mise en examen.

Ce lundi encore, les recherches ont été prolongées pour retrouver la trace de Maëlys de Araujo, la fillette de 9 ans disparue en Isère lors d’un mariage. Et comme depuis 15 jours, elles n’aboutissent pas. Des plongeurs ont de nouveau été dépêchés dans la matinée dans le lac d’Aiguebelette, là où le seul suspect mis en examen, Nordahl L, avait ses habitudes.

Dans un reportage diffusé dimanche sur TF1, le magazine Sept à huit a rencontré des proches de cet homme de 34 ans, écroué depuis une semaine. Tous disent leur incompréhension de voir cet ancien militaire, vivant chez ses parents depuis quelques mois, mis en examen pour « enlèvement » et « séquestration ». Un enregistrement du suspect, joint par téléphone la veille de son interpellation, a également été diffusé par la chaîne.

Les griffures? « Des choses courantes de la vie »

« C’est très traumatisant comme expérience donc euh… rien à dire. Des accusations, des choses comme ça c’est tellement grave, d’autant plus que je connais les mariés, bien sûr c’est des amis », expliquait Nordahl L. aux journalistes, quelques heures après avoir été relâché de sa première garde à vue, d’une durée de 36 heures.

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Interrogé par les journalistes sur l’un des éléments qui l’accable, des griffures présentes sur l’un de ses bras et son genou, cet homme qui vit de petits boulots, tels que serveur ou manutentionnaire, nie en bloc, évoquant « des choses courantes de la vie ».

« J’ai un bout de jardin, parfois on se prend une petite branche dans les pieds… les enquêteurs ont bien compris ces choses-là ». Sauf que quelques heures après cet appel, les gendarmes reçoivent les résultats de prélèvements effectués dans la voiture du trentenaire.

Des éléments troublants

L’ADN de Maëlys figure sur l’un des éléments du tableau de bord. L’homme est de nouveau arrêté et cette fois mis en examen. Progressivement, la liste des éléments qui l’accablent s’allonge. La voiture du suspect, qu’il a nettoyée de fond en comble le lendemain du mariage, présente des traces de nettoyant pour jantes, un produit très décapant, dont les propriétés permettent de brouiller l’odorat des chiens.

Les enquêteurs ne parviennent pas non plus à retrouver le bermuda de Nordahl, qu’il aurait tâché de vin. Raison pour laquelle l’ancien militaire aurait quitté la soirée au moment de la disparition de la fillette. Et le garçonnet évoqué par le suspect, qui serait entré dans sa voiture en compagnie de Maëlys ne semble pas exister, à en croire les enquêteurs. Une version qui n’a émergé d’ailleurs que face au juge d’instruction.

« Mon frère est innocent »

La mère de Nordahl, Christiane, qui dit avoir « la boule au ventre », a accepté de parler de son fils, face caméra. Elle montre sa chambre « en chantier », car « tout a été perquisitionné », son jardin également fouillé par les enquêteurs. La mère du suspect prend aussi sa défense en assurant qu’elle l’a vu passer au domicile familial, le soir du mariage, confirmant ainsi les déclarations de son fils.

Son fils aîné, Sven, défend aussi son petit frère, connu des services de police. Nordahl a été condamné pour des affaires de stupéfiants et a écopé d’un an de prison pour l’incendie d’un restaurant, relate TF1.

« Nordahl et ses voitures… (…) il est maniaque là dessus. C’était tout le temps propre, tous les deux jours passer le karsher, l’aspi… », explique l’aîné pour expliquer le nettoyage de la voiture du suspect, au lendemain de la disparition de Maëlys. Sa soeur aussi a souhaité livrer un témoignage, de façon anonyme cette fois. « Mon frère n’a jamais eu d’accès violent, surtout pas avec un enfant. Avec mon fils il est très proche (…) toujours bienveillant ». « Mon frère est innocent », martèle la jeune femme. Pendant ce temps, rappelle la chaîne, les parents de Maëlys, plongés dans l’incertitude et l’attente, n’ont toujours pas eu la force de rentrer chez eux dans le Jura et vivent chez des proches en Isère.

Source : L’Express

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