Diète budgétaire : des économies attendues de 90 millions pour la Gendarmerie

Richard Lizurey, auditionné le 18 juillet 2017 par la Commission des finances de l’Assemblée nationale .
La diète budgétaire se précise. La Gendarmerie nationale va devoir économiser 90 millions d’euros de crédits de paiement sur son budget pour l’année 2017, d’un montant total de 8,59 milliards d’euros. C’est ce qu’annonce Richard Lizurey, lors de son audition devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale, ce mardi 18 juillet. Le directeur général de la Gendarmerie nationale l’assure : il mettra « tout en œuvre pour préserver la capacité opérationnelle » de l’Institution.

Revue des programmes

Pour réaliser cette cure d’amaigrissement d’environ 1% du budget 2017, déjà bien entamé en ce mois de juillet, la Gendarmerie nationale va faire une revue des programmes pour « mettre à profit toute opportunité de gestion ». « Ce que je souhaite, c’est préserver au maximum le fonctionnement des unités et sanctuariser les crédits dans quelques domaines essentiels », explique Richard Lizurey.

Dans le détail, l’Outre-mer, les structures de formation, les moyens des unités, l’automobile, le plan d’urgence immobilier ou encore le projet NeoGend devraient être épargnés par les coupes budgétaires. Par contre, l’acquisition de certains moyens de communication, comme une centaine de bulles tactiques, devraient eux être repoussés, tout comme certains systèmes d’information et de commandement.

De même, l’effort de la Gendarmerie pour la Garde nationale sera maintenu, mais sans l’augmenter. Pourquoi ? Il y a un « problème de saturation des capacités de formation », confie Richard Lizurey. La Gendarmerie va donc donner la priorité à l’entraînement des sous-officiers, des officiers et des gendarmes adjoints volontaires. « Il nous faut lisser davantage les recrutements des réservistes, cela nous permet de dégager une petite marge de manœuvre dans le cadre des annulations projetées », détaille le directeur général.

Les économies envisagées sont très diverses : du surblindage prévu pour les véhicules de l’Outre mer, hors Nouvelle-Calédonie, reporté pour les années suivantes, à des imprimantes, en passant par des reports de charges vers l’année 2018 pour « une centaine de millions d’euros ». L’objectif de la direction générale ? Choisir dans le détail « des matériels qui ne mettent pas en jeu les capacités opérationnelles des unités ». Enfin, des programmes immobiliers « en cours de définition feront l’objet d’un lissage » et du maintien en condition opérationnelle sera « fait de manière décalée ».

Des propositions de mutualisations d’ici la fin de l’année

Par contre, Richard Lizurey s’est montré discret sur la question des mutualisations avec la Police nationale. Son homologue Jean-Marc Falcone, le DGPN, également auditionné, a été plus explicite. « Nous pouvons poursuivre » les mutualisations, signale-t-il. « Nous avons des instructions pour travailler dans trois domaines : la formation cynophile, les formations moto, et la montagne , poursuit-il, sans nommer la police technique et scientifique, pourtant évoquée la semaine passée par le ministre de l’Intérieur.

Des « propositions concrètes » devraient être faites à Gérard Collomb sur ces trois domaines d’ici la fin de l’année. De même, Jean-Marc Falcone précise qu’une liste d’une quinzaine de redécoupages territoriaux pourra être « mise en œuvre dès que nous aurons le top pour le faire ». Un sujet éminemment sensible!

Gabriel THIERRY
Source et Vidéo : L’Essor.org

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