Des soldats français envoyés en renfort en Syrie

Devant le Congrès, le secrétaire américain à la défense a promis « un nouvel effort » contre l’organisation Etat islamique.

A general view of Damascus during sand storm and heavy rainLa ville de Damas prise dans une tempête de sable, jeudi 26 avril. OMAR SANADIKI / REUTERS

« Les Français nous ont renforcés en Syrie avec des forces spéciales au cours des deux dernières semaines. » Le secrétaire américain à la défense, James Mattis, a fait devant le Congrès, jeudi 26 avril, ce que son homologue français refuse : admettre publiquement la présence de ces unités, discrètes mais en uniforme, sur les théâtres d’opérations extérieures.

C’est la deuxième fois récemment que d’autres se chargent d’évoquer la présence de forces spéciales françaises. La Turquie, furieuse de voir les alliés de l’OTAN continuer de soutenir les forces kurdes contre lesquelles elle a lancé l’offensive, en janvier, dans le Nord syrien, avait fait fuiter début avril une carte des positions des unités spéciales en Syrie, en évoquant 200 Américains et 75 Français.

« A l’heure actuelle, nous ne nous retirons pas, a assuré M. Mattis au Congrès. Vous allez assister à un nouvel effort dans la vallée de l’Euphrate dans les jours qui viennent contre ce qui reste du “califat”. » De quoi satisfaire Emmanuel Macron, qui, en se rendant à Washington pour sa visite d’Etat, a cherché à aiguillonner son partenaire sur le dossier syrien pour convaincre un Donald Trump hésitant à rester engagé.

L’état-major français veut continuer à appuyer les forces kurdes qui ont chassé l’organisation Etat islamique (EI) du nord-est du pays et compte sur elles pour ne pas baisser la garde. Les deux alliés ont déployé des moyens militaires sans commune mesure, mais ils affirment ainsi à l’unisson vouloir réduire les dernières poches djihadistes. Quelque 3 000 combattants seraient encore au service de l’organisation dans la vallée de l’Euphrate, à la frontière irako-syrienne.

« Accroître notre engagement »

L’offensive turque avait contraint les forces kurdes à suspendre leur participation à la lutte contre l’EI pour mieux organiser leur résistance contre les menées d’Ankara. Afin de convaincre ses partenaires de reprendre le combat, la coalition a dû apporter certaines garanties militaires et politiques à l’encadrement kurde syrien.

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Fin mars, une délégation des Forces démocratiques syriennes était reçue officiellement par le président de la République à l’Elysée. Puis, début avril, des forces américaines appuyées par un contingent symbolique des forces spéciales françaises étaient envoyées vers la ville de Manbij, convoitée par les forces turques.

« Nous sommes pleinement engagés, nous continuons l’effort et nous allons accroître, dans le cadre de la coalition internationale, notre engagement, avait lui aussi indiqué M. Macron, mercredi. En fonction des besoins qui seront mentionnés par le commandement, nous [allons] mettre à contribution un peu plus de moyens français au sein de la coalition. »

Il y a quelques mois, l’armée avait réduit ses effectifs des forces spéciales présentes en Irak, avant de les renforcer en Syrie. Le seul soldat français mort sur le terrain syrien est un adjudant du 13e régiment de dragons parachutistes, auquel le chef de l’Etat avait rendu hommage en septembre 2017 sans révéler le lieu où il était tombé.

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Source : Le Monde

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