Des policiers soupçonnés de s’être « servis » dans le butin de « blanchisseurs »

Une enquête a été ouverte par le parquet de Bobigny pour vol et faux en écriture publique. Les policiers auraient dérobé 10 000 euros sur les 460 000 euros saisis.

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L’affaire débute en septembre 2018. Les motards de la compagnie territoriale de circulation et de sécurité routière de Seine-Saint-Denis, qui dépend de la préfecture de police de Paris, effectuent un contrôle sur un automobiliste de 24 ans et son passager, 25 ans, tous deux originaires des Hauts-de-Seine. Selon le rapport de police rédigé à l’époque des faits, consulté par Le Point, ils roulent à vive allure aux alentours de 14 heures sans leurs ceintures de sécurité attachées. Le C3 continue sa progression, malgré les injonctions des policiers qui se sont portés à sa hauteur. Le conducteur stoppe enfin son véhicule sur la commune de Drancy. Selon le PV d’interpellation, l’habitacle dégage une forte odeur « de produits stupéfiants ». Qui plus est, « le conducteur a les yeux rouges et vitreux ».

Ce dernier, positif au cannabis, s’inquiète pour son sac de sport posé sur la banquette arrière. Intrigué, l’un des policiers lui demande de l’ouvrir. Le sac de sport renferme des dizaines de liasses de billets de banque. Selon la retranscription du PV, le conducteur aurait affirmé qu’« il y en aurait pour 300 000 euros ou plus ». Le décompte final établira en réalité la détention de 460 000 euros. Les deux compères sont interpellés et placés en garde à vue pour blanchiment d’argent.

10 000 euros

Avant l’ouverture de l’enquête par le parquet de Bobigny pour vol et faux en écriture publique confiée à l’IGPN, Le Point avait été alerté par courrier anonyme des conditions de l’interpellation et de ses suites à la fin de l’année 2018. Visiblement rédigée par une source policière, cette missive indiquait qu’un des gradés déclarés présents lors du flagrant délit était en réalité absent et certains des policiers se seraient servis dans les scellés à hauteur de 10 000 euros. Les « blanchisseurs » ont déclaré qu’il manquait cette somme dans leur butin saisi.

Cette affaire a eu un retentissement certain au sein de la police. Une fonctionnaire de 22 ans, qui avait, elle, participé à l’arrestation des deux mis en cause a mis fin à ses jours à son domicile avec son arme de service le soir même des faits. À ce jour, aucun lien n’a été établi entre le drame et cette enquête.

Source : Le Point

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