Des petits bracelets à la DOPC : les policiers rient jaune

A la DOPC, les « bracelets » ne désigneront donc plus seulement les menottes. LB

Auteur(s): Laurence Beneux, journaliste pour FranceSoir A+A

La Direction de l’Ordre Public et de la Circulation (DOPC) est en déficit chronique de personnel depuis des années et peine à recruter. Alors elle a trouvé une solution magique ! Des bracelets !

Dans notre article du 2 octobre dernier, nous expliquions comment une accumulation de maltraitances avait acculé les policiers du service central des compagnies de la circulation de Paris, chargés notamment de l’encadrement des manifestations dans la capitale et de dévier la circulation lors des déplacements du président de la République en Île-de-France, à un coup d’éclat aussi désespéré que remarqué : las de voir leurs plaintes se heurter à l’indifférence systématique de leur direction, les policiers s’étaient massivement mis en arrêt maladie (environ 50 % du total des effectifs et la quasi-totalité de ceux censés travailler le week-end). Tant et si bien que la DOPC s’était retrouvée à court de professionnels de la gestion de la circulation pour encadrer les manifestations, mais aussi un déplacement présidentiel, et avait dû faire appel en catastrophe aux fonctionnaires d’un autre service. Concernant la sécurisation du cortège du chef de l’État, l’appel à des policiers non rompus aux arcanes de la régulation de la circulation avait eu pour résultat de créer un joyeux et bruyant bazar dans la capitale, les automobilistes bloqués marquant leur mécontentement par force coups de klaxon…

L’expression de la détresse de ces fonctionnaires était ainsi remontée jusqu’à l’Élysée.closevolume_off

Le coup de semonce des policiers exténués du service central des compagnies de la circulation de paris a été entendu. Ils ne sont plus rappelés sur leurs jours de repos, ne voient plus leurs horaires modifiés la veille pour le lendemain… Ccertaines de leurs revendications ont donc été prises en compte.

Seulement la DOPC n’a fait que déplacer le problème en sollicitant à outrance d’autres services de la direction, notamment les compagnies d’intervention parisiennes. Sans doute consciente que ce pis-aller ne peut durer, la DOPC a donc imaginé une solution pour rendre ses services plus attractifs. Horaires décents ? Primes augmentées ? Amélioration des conditions de travail ? Non, rien de tout cela.

Les policiers médusés se sont vus distribuer des petits bracelets aux couleurs vives, imprimés de slogans tels que « La DOPC, c’est fun » ou « La DOPC attitude ». Des slogans sans doute jugés propres à convaincre de jeunes gens à embrasser les beaux métiers de l’ordre public et de la circulation…

Le coût de l’opération a été évoqué par des policiers sceptiques quant à l’efficacité de la mesure et voyant d’un plutôt mauvais œil un gaspillage d’argent public alors qu’ils doivent ponctuellement mettre la main à la poche pour se doter d’un matériel de qualité qui leur est refusé faute de budget. On les a rassurés en leur assurant que l’achat des bracelets multicolores dépendait d’un budget indépendant de celui affecté au fonctionnement des services, le budget « communication ». Des mauvaises langues font remarquer que ça n’en demeure pas moins l’argent des contribuables… ! Tous choisissent d’en rire, en se demandant quand ils sont censés arborer ces superbes bracelets qui, d’après eux, « ne peuvent quand même pas être portés quand ils sont en uniformes ».

Auteur(s): Laurence Beneux, journaliste pour FranceSoir

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