Des « meurtres » avant les élections présidentielles : les propos de Jean-Luc Mélenchon n’en finissent pas de faire réagir

Le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, est revenu sur nombre de faits divers qui se sont déroulés avant de multiples échéances politiques. /AFP

Jean-Luc Mélenchon fait polémique ce dimanche 6 juin à la suite de déclarations sur France Inter où il évoque plusieurs faits divers. Ses propos ont suscité l’émoi au sein de la classe politique.

Les propos de Jean-Luc Mélenchon, interviewé ce dimanche 6 juin sur France Inter, n’en finissent pas de susciter l’émoi au sein de la classe politique. Le leader de la France Insoumise était revenu sur les meurtres commis par Mohamed Merah en 2012, estimant que le meurtrier avait été influencé par les élections présidentielles de l’époque. « Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle vous aurez un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012, ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs-Elysées (Ndlr: le policier Xavier Jugelé tué par un délinquant radicalisé en avril 2017)… « 

« Par pitié, représentez vous ! » lance @JLMelenchon à Emmanuel Macron. « Au moins, avec lui, il aura un bilan, on aura de quoi dire. » #QuestionsPol pic.twitter.com/nScvZVVXkv — France Inter (@franceinter) June 6, 2021

Jean-Luc Mélenchon pointait également du doigt le fait que nombre d’événements qui ont lieu autour des élections présidentielles sont écrits « d’avance » : « Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile ». 

Des propos « d’une extraordinaire gravité »

Face aux propos de Jean-Luc Mélenchon, Me Patrick Klugman, l’avocat de Samuel Sandler, un père de famille qui a perdu son fils et ses deux petits-fils en 2012 (tous les trois tués par Mohamed Merah), a été l’un des premiers à dégainer.

Pour l’avocat, les propos du candidat à l’élection présidentielle de 2022 sont « d’une extraordinaire gravité, par leur portée et par leur auteur, et si Jean-Luc Mélenchon ne les retire pas, nous ferons une dénonciation au parquet du fait de diffusion de fausses nouvelles, parce que nous rentrons dans ce cadre législatif. Et j’espère que le ministère public sera assez diligent pour que, le cas échéant, Jean-Luc Mélenchon réponde de ses paroles devant une juridiction », estime celui-ci au micro de France Info

Latifa Ibn Ziaten, la mère d’un des militaires qui est mort en 2012, tué par Mohamed Merha, pointe également du doigt les propos du politicien.

https://twitter.com/LatifaIbnZ/status/1401607014401327105?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1401607014401327105%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.ladepeche.fr%2F2021%2F06%2F07%2Fdes-meurtres-avant-les-elections-presidentielles-les-propos-de-jean-luc-melenchon-nen-finissent-pas-de-faire-reagir-9591043.php

« Les propos de Jean-Luc Melenchon sont inadmissibles et ne devraient même pas être tenus. Je suis la mère de Imad, militaire mort debout face à l’obscurantisme en mars 2012. Le respect, c’est un minimum pour l’honneur de mon fils, des autres victimes et des familles endeuillées », indique celle-ci sur Twitter.

« Apaisement » et « rassemblement »

La présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, est également montée au créneau : « Quand des responsables politiques tombent par leurs propos dans les théories complotistes, ils irriguent le peuple de haine et de violence, alors que la République a besoin d’apaisement et de rassemblement ». 

Du même bord politique, la cheffe du groupe Parti Socialiste à l’Assemblée Nationale, Valérie Rabault a également pointé du doigt les propos tenus par le leader de la France Insoumise : « ‘Quand on manie ainsi la démagogie, on ne peut prétendre à devenir président de la République ». Celle-ci juge « inacceptable » de  » réduire les atrocités des attentats de Montauban et Toulouse en 2012 à de la machination électorale ». « On est vraiment au-delà de la honte » a fustigé de son côté Aurore Bergé, députée LREM. 

Jean-Luc Mélenchon a répliqué sur les réseaux sociaux : « Les complotistes anticomplotistes sont de sortie. Ils nient que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d’eux. Propos ineptes. À moins que ce soit pour les couvrir, a-t-il répliqué en reprenant un article du Figaro revenant sur « les attentats et faits divers qui ont bouleversé les campagnes présidentielles ».

La France Insoumise se défend

Ce lundi 7 juin, Clémentine Autain, la tête de liste La France Insoumise aux régionales en Ile-de-France a tenté d’éteindre l’incendie sur le plateau de CNews. Celle-ci a reconnu que « certains ont été sincèrement blessés » par les propos tenus par Jean-Luc Mélenchon, mais « d’autres ont volontairement mal compris et déformé ses propos ».

« Ce que nous n’acceptons pas, c’est l’instrumentalisation de ces faits gravissimes qui arrivent dans la dernière semaine d’un scrutin très important, en l’occurrence la présidentielle », et que « les assassins qui font ça savent à quel moment ils le font, a estimé Clémentine Autain. Ce qu’il a voulu dire et que je partage (…), c’est que les assassins choisissent leur moment. C’est vrai ou c’est faux ? Vous ne pouvez pas le nier, c’est un fait ». 

« Ce qu’il visait c’est l’extrême droite, la droite dure qui à chaque fois instrumentalise ce qui arrive », a-t-elle poursuivi, « l’utilise pour affirmer des propos xénophobes, liberticides, antirépublicains », et selon lesquels « tous les musulmans sont assimilés à des terroristes islamistes ».

Source : La Dépêche

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