Dans l’Eure, un an de prison ferme après avoir foncé sur les gendarmes

Un homme a été jugé en comparution immédiate lundi 20 mai 2019 à Évreux. Il avait reculé, au volant de son camion, dans un véhicule de gendarmerie au moment d’un contrôle routier.

25635-190524114925011-0-e1558692085130-854x556L’état du véhicule de gendarmerie témoigne de la violence du choc.

« Vous auriez pu les tuer ! » Par ces mots, la présidente du tribunal de grande instance d’Évreux Séverine Martin fixe la gravité des faits.

Flash-back. Le 7 mai 2019, à La Bonneville-sur-Iton (Eure), deux gendarmes de la brigade de Conches-en-Ouche repèrent un camion-benne. Les militaires veulent contrôler le chauffeur qui circule avec un feu défaillant.

Mais contre toute attente, l’automobiliste enclenche la marche arrière et vient percuter le Peugeot Partner des gendarmes… avant de s’évanouir dans la nuit !

« Une manœuvre pour nous exploser »

« Ce n’était pas une manœuvre pour partir, mais une manœuvre pour nous exploser. Je suis sorti rapidement, car j’ai eu très peur, à tel point que j’ai dégainé mon arme » explique, à la barre, l’adjudant de 38 ans qui s’est vu prescrire cinq jours d’ITT. Sa collègue, elle, n’a toujours pas repris le travail !

Au terme d’une minutieuse enquête, les enquêteurs ont, le 14 mai 2019, mis la main sur l’auteur des faits, âgé de 29 ans.

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« Gendarme, c’est un métier à risque »

Détenteur d’un casier judiciaire vierge, l’homme a été géolocalisé grâce aux coups de fil passés le soir-même de l’accident, et à l’ADN retrouvé sur un gobelet.

« Je n’étais pas accompagné, et jamais je n’ai téléphoné » se défend, mollement, l’individu qui, tout aussi mystérieusement, déclare avoir perdu la trace de son camion. « Je l’ai laissé dans un bois, mais je ne l’ai pas retrouvé. »

Pour sa défense, l’intéressé prétend que les gendarmes n’ont pas actionné leurs gyrophares et leurs sirènes.

« Comme mon camion avait un feu de cassé, je n’avais pas envie de prendre encore une amende. Alors, j’ai reculé 60 mètres dans la rue, mais involontairement percuté leur voiture » plaide le prévenu avant d’asséner un surprenant : « Gendarme, c’est un métier à risque ! »

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« Je vais retrouver un emploi »

« Mais qu’est-ce que vous cachiez dans ce camion ? » interroge la présidente. Pour toute réponse, Séverine Martin obtiendra un… silence équivoque !

Plus prolixe, l’ancien auto-entrepreneur (sic) le sera au moment d’évoquer ses projets d’avenir. « Je vais bientôt retrouver un emploi, comme manœuvre. » Mais le tribunal ne lui en laissera pas le loisir.

Jugé pour violence avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique, il a été condamné à 18 mois de prison, dont 6 avec sursis, et à une amende de 3 000 €.

Il devra, en outre, dédommager l’adjudant de gendarmerie, et sa collègue, à hauteur respectivement de 1 500 € et 2 000 € au titre du préjudice moral.

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« Une scène d’une extrême violence »

La peine prononcée correspond à celle requise par le substitut du procureur qui avait réclamé 2 ans de prison (dont 1 assorti du sursis simple), mandat de dépôt à la clé.

« Les gendarmes ont eu peur pour leur vie, le choc psychologique est énorme. Le but, c’était d’échapper au contrôle, et là, on se retrouve avec une scène d’une extrême violence » a rappelé Philippine Renard.

L’avocat de la défense, Antoine Lefèvre, eut beau jeu de nier le risque de récidive et que son client « comparaissait pour la première fois devant un tribunal », le prévenu a aussitôt été conduit vers la maison d’arrêt d’Évreux. Escorté par deux agents, mais sans trahir le moindre sentiment…

Source : Actu.fr

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