Covid-19 : un médecin lorrain dézingue la gestion de la crise

Médecin insoumis et romancier incisif, Jean-Jacques Erbstein a troqué son stéthoscope contre un clavier à la sortie de la crise du coronavirus pour régler quelques comptes. Son pamphlet intitulé « Je ne pouvais pas les laisser mourir ! » étrille la gestion de l’épidémie, les méthodes moyenâgeuses mises en œuvre et les contempteurs qui lui ont mené la vie dure pendant le confinement.

Par Thierry FEDRIGO – 25 juin 2020 à 07:00

title-1593020552Jean-Jacques Erbstein, médecin et auteur, vient de publier un témoignage brut et sans pitié. Photo ER /PATRICE SAUCOURT

Le docteur Erbstein ne sait pas se taire. Il ne parvient pas à se conformer à la conformité. Ce qui lui a valu quelques déboires pendant le confinement. En plein pic épidémique de coronavirus, ce praticien mosellan a eu l’audace de s’exprimer dans notre journal sur l’efficacité d’une combinaison médicamenteuse à base d’azithromycine, un antibiotique courant de la famille des macrolides.

Le traitement administré à ses patients infectés par la Covid-19 lui aurait permis de circonscrire la maladie et de sauver des vies. Une constatation empirique qui a déclenché les foudres d’une partie de ses confrères et une convocation par l’Ordre des médecins de Moselle. Accusé de jouer les apprentis sorciers en menant une expérimentation hors de toute supervision scientifique, insulté, calomnié, menacé, accablé, Jean-Jacques Erbstein n’a cessé de défendre sa position de médecin généraliste confronté à une tragédie sanitaire et réfractaire à la « dialectique des 4D : Dodo, Dolicétamol, Domicile, Décès ». Il a rendu coup pour coup.

La face sombre des blouses blanches

Médecin insoumis et romancier incisif, Jean-Jacques Erbstein a, depuis, pris le clavier pour poser ce qu’il avait subi et l’analyse qu’il en tirait. Il livre un pamphlet sec intitulé « Je ne pouvais pas les laisser mourir ! » dans lequel il étrille la gestion de l’épidémie, les injonctions contradictoires, l’incurie du système de santé, les méthodes moyenâgeuses mises en œuvre comme le confinement et les contempteurs qui lui ont mené la vie dure. Le texte a visiblement été écrit d’un jet, d’un cri.

Sans fioriture ni embarras, le médecin de 54 ans raconte comment il en est venu à prescrire son remède : « La bascule a lieu un soir de mars. Une de mes patientes, d’une petite quarantaine, m’envoie un message tard dans la nuit, me disant que son état empire. Je l’ai vue dans la matinée pour une très forte suspicion de Covid. Tout était là . […] Pas de signe d’infection pulmonaire et naturellement inutile de faire un test PCR, réservé aux professionnels de santé et dont les résultats nous parviennent 3 à 4 jours plus tard. « Restez chez vous, et si cela ne va pas, j’ânonne par cœur, faites le 15. » […] Les urgences n’ont pas cru bon de venir. Les hôpitaux sont déjà au bord de la rupture. La jeune femme m’en fait part. Ma décision est prise instantanément. Je tombe dans le camp des charlatans couverts d’opprobre et de mépris. »

La suite s’écrira en grande partie sur les réseaux sociaux où Jean-Jacques Erbstein a ses habitudes et où va déferler un torrent de haine. Du haut de ses douze ans d’expérience dans le bassin sidérurgique, où les poly-pathologies sont fréquentes, le praticien clame sa bonne foi : « Quel mal y avait-il à aider un patient ayant du mal à respirer, sifflant comme une vieille locomotive, en lui donnant un anti-inflammatoire pulmonaire alternatif aux corticoïdes formellement déconseillés ? » Et encaisse le pire : « La ligue des gardiens du dogme de la médecine scientifique la plus inflexible, a été sans pitié. Un confrère […] a même eu l’ordure violence de m’envoyer le code de Nuremberg sur l’expérimentation humaine, faisant ainsi référence aux médecins nazis. Comme si je prenais mes patients pour des cobayes ! Me comparer à Mengele ? Moi ? » La face sombre des blouses blanches. À lire d’urgence.

« Je ne pouvais pas les laisser mourir ! le cri d’un généraliste en guerre », Jean-Jacques Erbstein, éd. JDH Editions, collection Uppercut.

Source : L’Est Républicain

Lire également : Le Parisien – Covid-19 : la colère d’un médecin, conspué par ses pairs pour avoir partagé son «protocole»

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