Côtes-d’Armor. La petite rave party vire à l’affrontement à Plouaret

La rave party illégale a élu domicile dans ce manoir inoccupé, classé aux Monuments historiques.

La rave party illégale a élu domicile dans ce manoir inoccupé, classé aux Monuments historiques. | Ouest-France

Les teufeurs avaient prévu de passer deux nuits sur le site de Guernachanay, dans ce grand manoir situé dans la campagne de Plouaret (Côtes-d’Armor). Mais les forces de l’ordre ont coupé le son dès ce samedi après-midi. En voulant mettre un terme à cette fête illégale, la soixantaine de gendarmes mobilisés a été prise pour cible à coups de canettes et de boue.

Dans la nuit de vendredi à samedi, le son des teufeurs a traversé la vallée du Léguer. «  Je me suis même levé pour voir ce que ça pouvait bien être », témoigne un habitant de Trégrom. Pourtant, c’est à plusieurs kilomètres de là, à Guernachanay à Plouaret (Côtes-d’Armor) que les teufeurs s’étaient donné rendez-vous. «  Une façon de fêter ensemble plusieurs anniversaires », avance un des membres de l’organisation de cette rave party illégale.

200 à 300 teufeurs

Au plus fort de la soirée, ils étaient environ 200 à 300 dans la cour de l’ancien manoir XVIe siècle. La pluie aidant, l’espace devant le mur du son s’est vite transformé en champ de boue. Pour autant, ils étaient encore une cinquantaine de jeunes, ce samedi midi, à se bouger en cadence sur le rythme syncopé des immenses enceintes.

En discutant avec les uns et les autres, il apparaît que beaucoup viennent du Finistère et que c’est sans autorisation que ce rendez-vous avait été lancé. «  Nous l’aurions demandée, nous ne l’aurions pas eu », relève, fataliste, une jeune fille du groupe. Cette incursion en Côtes-d’Armor avait valeur de test pour les organisateurs qui ont vu récemment à Commana leurs amis se faire saisir de façon musclée leur matériel sur ordre du préfet. « Ici, on veut aussi prouver aux autorités que cela peut bien se passer. »

Jets de boue, de canettes et projectiles

La tournure des événements en a décidément autrement. Ce samedi, peu après 15 h, une soixantaine de gendarmes se déploie sur le site pour couper le son à cette rave party sans autorisation administrative ni autorisation du propriétaire des lieux, qui a porté plainte.

Une soixantaine de gendarmes ont été mobilisés en début d'après-midi.
Une soixantaine de gendarmes ont été mobilisés en début d’après-midi. | Ouest-France

La réaction ne se fait pas attendre : les hommes du capitaine Prud’homm, de la compagnie de gendarmerie de Lannion, essuient des jets de boue, de canettes et de divers projectiles. Maculés de boue, les militaires se replient après avoir interpellé l’un des principaux organisateurs.

L’homme a été placé en garde à vue. «  Une enquête judiciaire est ouverte et nous avons la ferme intention d’aller jusqu’au bout de cette procédure pour que la responsabilité de cette violation de propriété et de ce trouble à l’ordre public soit établie », affirme le colonel Fin, le patron des gendarmes des Côtes-d’Armor.

Depuis la fin de journée, des contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants ont cours un peu partout dans les Côtes-d’Armor.

Source et photos : Ouest France

 

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