Confinement. Le magasin de jouets voulait rester ouvert, les gendarmes l’obligent à fermer

Le gérant du Joué Club de Ploumagoar (Côtes-d’Armor), Frédéric Le Fave, avait annoncé faire de la résistance en ouvrant son magasin ce vendredi 30 octobre, malgré le confinement. À 10 h, les forces de l’ordre l’ont contraint à fermer, en plus de lui adresser une amende de 135 €.

 

Frédéric Le Fave, gérant du magasin Joué Club de Ploumagoar (Côte-d’Armor), près de Guingamp, a tenu sa parole. Il avait annoncé, ce jeudi 29 octobre, rester ouvert malgré les consignes du gouvernement de fermer les commerces comme non essentiels. Sur Facebook, il avait reçu le soutien de nombreux commerçants, même d’Italie. « J’aimerais que mon magasin soit considéré comme essentiel. Que les grands-parents puissent venir acheter des jouets pour leurs petits enfants pour la période de Noël », déclare Frédéric Le Fave.

Avec tout son personnel présent, il était le seul des 350 Joué Club de France à ouvrir ses portes ce matin. 30 minutes, avant qu’il ne soit contraint à fermer ses portes par les forces de l’ordre.

Le maire de Ploumagoar, Yannick Echevest, était venu apporter son soutien au gérant du magasin. « Je partage ce sentiment d’injustice ». | OUEST-FRANCE

135 € d’amende

Dès l’ouverture du magasin ce vendredi, à 9 h 30, la gendarmerie était sur place pour lui signifier qu’ils ne laisseraient pas entrer les clients. Quelques-uns étaient pourtant venus, mais ont dû faire demi-tour. « On ne peut pas vous laisser entrer », leur signale un gendarme.

L’échange, courtois, entre le gérant du magasin et les forces de l’ordre a duré une quinzaine de minutes. Il s’est conclu par une amende de 135 € et l’incapacité de pouvoir ouvrir son magasin au public.

Frédéric Le Fave n’a pas montré d’opposition et assure, « ne pas vouloir faire le buzz » en ayant ouvert son commerce ce vendredi matin. « Le but était de maintenir le magasin ouvert. Je ne vois pas en quoi je suis un danger public pour la population. Si c’était le cas, je ne serais pas en colère aujourd’hui. »

De son côté, le maire de Ploumagoar Yannick Echevest, également présent sur place, a apporté son soutien au commerçant de la zone du Runiou. « Je comprends le désarroi de Monsieur Le Fave, la situation est difficile. Je partage ce sentiment d’injustice, lié au fait qu’on laisse les rayons de jouets ouverts dans les grandes surfaces des magasins. »

Du click and collect

Pour autant, l’activité du Joué Club de Ploumagoar ne va pas s’arrêter là. « Nous sommes en guerre. On va s’organiser de façon différente pour pouvoir satisfaire notre clientèle », affirme Frédéric Le Fave.

Romain et Allan, deux de ses salariés, vont organiser du « click and collect », un drive où chaque client pourra venir récupérer les achats qu’ils auront choisis sur le catalogue et communiqués au magasin, sur Facebook ou par téléphone. « Pour le retrait des marchandises, on recevra les clients sur rendez-vous afin de gérer les flux de personnes devant le magasin », ont-ils expliqué.

Le drive a démarré dès ce vendredi matin, où deux clients étaient présents pour retirer leurs jouets à 11 h 30. | OUEST-FRANCE

Cependant, les gendarmes l’assurent, « aller retirer un jouet dans un magasin fermé n’est pas considéré comme un motif valable de sortie en cette période de confinement. Toute personne prise est donc susceptible d’écoper une amende de 135 €. »

Pour rappel, Frédéric Le Fave avait déclaré que la période de Noël représentait « 60 % de notre chiffre d’affaires en deux mois. J’aurai 250 000 € d’échéances en décembre, et je n’ai pas 200 000 € d’avance de trésorerie. »

Source : Ouest-France

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