Concerts assis, plages dynamiques, crachats… Le best-of des consignes anti-Covid les plus absurdes

Cette fin d’année 2022 marque les trois ans de la pandémie de Covid-19. À cette occasion, l’édition du soir revient sur les consignes les plus insolites mises en place pour lutter contre le virus. De l’interdiction de cracher dans l’espace public à celle de s’asseoir sur la plage… Retour en sept exemples, bien évidemment non exhaustifs.

En ce début décembre 2022, cela fait trois ans que le Covid-19 s’est invité avec fracas dans nos vies. D’abord lointain en décembre 2019 puis au coin de la rue, de la maison ou de l’appartement à partir de mars 2020 et du premier confinement, le SARS-CoV-2 fait désormais du quotidien. Une omniprésence qui a forcé les autorités à prendre pendant trois ans de nombreuses décisions, souvent indispensables et logiques, parfois surprenantes voire carrément absurdes.

Avec le recul salutaire que seul permettent le temps et une situation sanitaire sous contrôle, retour sur certaines des règles et interdictions les plus insolites que les Français ont dû respecter.

1. Le capharnaüm des produits et commerces essentiels ou non essentiels

C’est sans doute, avec l’attestation de déplacement et les confinements successifs, la mesure gouvernementale la plus emblématique de la crise sanitaire du Covid-19 concernant la vie quotidienne. À plusieurs reprises lors de la pandémie, commerces et produits de consommation ont été divisés en deux catégories : essentiels et non essentiels avec parfois des situations surprenantes comme celle de la fermeture des rayons livres dans les grandes surfaces en 2020 pour « soutenir les petits commerçants » qui, eux, étaient fermés pour un souci d’équité.

Au plus fort de la pandémie certains rayons des grandes surfaces comme celui de la librairie ont été fermés. (Photo : Thierry Creux / Ouest-France)

Une règle qui s’était traduite à l’automne 2020 par un beau « bordel » en magasins, selon l’expression de Michel-Edouard Leclerc, le patron de la chaîne de supermarchés du même nom avec des milliers de produits qui avaient dû être retirés en urgence des rayons, bâchés ou enrubannés dans des milliers de grandes surfaces. Un comportement qualifié dans la foulée « d’absurdie », par Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD).

2. Interdiction des crachats dans la rue

Surprenant à plus d’un titre mais véridique. En avril 2020, le maire de la commune de Marcq-en Baroeul (Nord) a pris un arrêté municipal interdisant aux habitants « de cracher sur la voix publique mais aussi d’y abandonner des masques ou des gants ou encore d’éternuer sans se couvrir le visage, sous peine d’une amende de 68 € », indiquait il y a deux ans et demi nos confrères de La Voix du Nord . L’amende pouvait être majorée à 180 € en cas de retard de paiement.

3. Interdiction de manger dans les transports en commun

Parmi les mesures considérées comme absurde par beaucoup : l’interdiction de manger dans les transports en commun ou en covoiturage. Mise en place le 3 janvier 2022, cette mesure bénéficiait tout de même de quelques souplesses.

« Il y aura peut-être un certain nombre d’assouplissements ici ou là, pour les enfants, ou pour boire de l’eau », expliquait à l’époque Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué en charge du Tourisme, à la radio France Inter le 29 décembre 2021. Une règle levée le 16 février 2022.

4. Les plages fermées

Une plage dynamique doit être fréquentée d’une façon « dynamique ». C’est-à-dire que ceux et celles la fréquentant doivent y marcher, y courir. (Photo d’illustration : Ouest-France)

Décidée au printemps 2020, la fermeture des plages un peu partout sur le littoral en raison de la pandémie a provoqué de nombreux haussements de sourcils circonspects. Une mesure plus tard atténuée avec le concept de « plages dynamiques » avec le déconfinement et le retour des beaux jours.

Le principe ? La plage doit être fréquentée d’une façon « dynamique ». C’est-à-dire que celles et ceux qui s’y rendent doivent y marcher, y courir ou y glisser selon les activités pratiquées mais jamais y stationner. Certaines activités telles que la bronzette ou les châteaux de sable avaient donc été proscrites.

5. Les festivals autorisés… mais assis

Autre mesure qui fait désormais sourire : l’autorisation des festivals de musique mais uniquement en places assises. Une règle édictée en février 2021 afin d’éviter une nouvelle année blanche pour le secteur de la musique, durement touché par la pandémie.

Des festivals ouverts au public avec également des jauges très basses. À l’été 2021, seuls 5 000 festivaliers avaient été autorisés à assister, sous forme assise, aux Vieilles Charrues à Carhaix (Finistère).

6. Bars et restaurants ouverts mais service au comptoir interdit

Fin décembre 2021, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé l’obligation de consommer assis dans les bars et les restaurants afin de ralentir la flambée de l’épidémie de Covid-19. Les consommations au bar dans ces établissements ont été proscrites le 3 janvier 2022 avant d’être de nouveau autorisées à partir du 16 février 2022.

7. Obligation de faire ses courses sans enfants

En avril 2020, de nombreux Français se sont vus interdire l’accès à des supermarchés en raison de la présence d’un de leurs enfants. À l’époque certaines enseignes s’étaient justifiées en avançant le fait « qu’une personne doit faire ses courses seule, même si cela nécessite de trouver des moyens de garder ses enfants quand on est mère ou père célibataire », rappelait Le Parisien . Un excès de zèle de responsables de grandes surfaces qui avait provoqué une vive réaction sur le réseau social Twitter du Défenseur des droits.

« Le refus d’accès des enfants aux magasins d’alimentation ne fait pas partie des mesures restrictives relatives à la lutte contre la propagation du Covid-19, telles que détaillées dans la loi du 23 mars 2020 relative à l’état d’urgence sanitaire et les ordonnances d’application », justifiait encore le Défenseur des droits.

Et à l’étranger ?

De nombreuses règles insolites ont également fleuri hors des frontières françaises. Au Japon notamment pour sensibiliser aux gestes barrière face au Covid-19, deux responsables d’un parc d’attractions japonais se sont filmés en endurant des montagnes russes, en silence. « Merci de crier en votre for intérieur », indiquait un slogan à la fin de la séquence. Les visiteurs ont bien reçu le message de ce drôle de tutoriel, avait assuré un porte-parole de l’établissement.https://podcasts.ouest-france.fr/share/player_mini/video=false&digest=true&auto=true&resp=false&mode=broadcast&id=5000

En Italie, au tout début de la pandémie, une patronne d’un bar de Rome avait obligé ses clients à ne plus parler du Covid-19 dans son établissement car « omniprésent et anxiogène », expliquait en mars 2020, le journal La République des Pyrénées.

Encore plus direct, le président du Turkménistan Gurbanguly Berdymukhammedov aurait interdit aux médias d’utiliser le mot « coronavirus » selon l’organisation non gouvernementale (ONG) Reporters sans frontières. Le mot avait également été retiré des brochures d’information sur la santé, distribuées dans les écoles, les hôpitaux et les lieux de travail.

Source : Ouest-France

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