Combat de rue à Quimper. L’ancien entraîneur des deux boxeurs témoigne

Pendant 31 ans, Yann Le Clec’h (ici, en 2018) a géré la salle de sport quimpéroise « Côté Corps ». Il y a notamment côtoyé les deux boxeurs : le policier et l’habitant de Kermoysan.
Pendant 31 ans, Yann Le Clec’h (ici, en 2018) a géré la salle de sport quimpéroise « Côté Corps ». Il y a notamment côtoyé les deux boxeurs : le policier et l’habitant de Kermoysan. (Jérôme Classe)

Gérant de la salle de sport quimpéroise « Côté Corps », pendant 31 ans, Yann Le Clec’h y a vu passer les deux boxeurs dont le combat, mercredi, dans le quartier de Kermoysan a défrayé la chronique. Proche du policier, muté ce lundi à l’accueil du commissariat de Quimper le temps de l’enquête administrative, il a également côtoyé son adversaire.

« C’est une goutte d’eau qui fait beaucoup de bruit… », souffle Yann Le Clec’h. L’ancien patron de « Côté Corps », une salle de sport, rue de Brest, à Quimper, a suivi depuis la Vendée, où il est désormais installé, toute l’affaire du combat de boxe entre un policier et un habitant du quartier de Kermoysan. Il en a été informé par Kévin Richard, le fonctionnaire en question, avec qui il est resté très proche. « Il a débarqué chez nous la première fois avec trois autres adjoints de sécurité. Parmi eux, c’était probablement celui qui avait le moins de qualités physiques. Mais il était assidu. C’est un énorme bosseur, il a beaucoup travaillé », se souvient-il.

(Photo DR)

Le deuxième boxeur venait aussi dans sa salle

Mais le policier n’est pas le seul à avoir chaussé les gants chez « Côté Corps ». « Il y a eu une demande de plusieurs adhérents, qui connaissaient mon expérience, pour faire des sessions, le jeudi soir », raconte Yann Le Clec’h. Parmi eux, le rival qui apparaît sur la vidéo du combat au pied d’immeubles de Kermoysan. « Il venait de temps en temps lui aussi, mais moins régulièrement. Je l’ai entraîné quelques fois, sans aucun problème. Mon fils le connaît davantage. Quand on arrive à la salle, peu importe l’origine sociale, on oublie tout. Et ça se passe dans un excellent état d’esprit ».

L’ancien boxeur a découvert, sur une autre vidéo, l’intégralité du combat entre le policier et l’homme, habitant de Kermoysan. Il livre son avis : « C’est différent de ce qu’on voit dans les quelques séquences partagées sur les réseaux sociaux. Le combat est très propre, ils se touchent les gants au début, il n’y a pas le moindre vilain geste. Les règles du noble art ont été respectées. Mais ils n’ont que quelques combats amateurs à leur actif (NDLR : le policier a été finaliste des championnats de Bretagne en 2010 et 2011), le niveau reste malgré tout assez faible ».

« Comme à la salle de sport »

Il poursuit dans un sourire : « On en a un peu discuté avec Kévin par messages, je lui ai donné quelques conseils. Par exemple, il n’aurait pas dû reculer quand il recevait des coups mais casser la distance ». L’ex-patron de « Côté Corps » marque une pause. « Il a pris un sacré risque. Avec un mauvais coup, il aurait pu finir la tête dans la pelouse. Son adversaire a un gabarit imposant. Pour autant, s’il y avait eu de vrais rounds, l’homme de Kermoysan aurait fini épuisé au bout de trois ou quatre. D’ailleurs, on voit bien qu’il est essoufflé à la fin de la vidéo ».

L’ancien éducateur sportif, qui continue d’exercer en dehors de la Bretagne, est resté proche du fonctionnaire de police. « C’est vraiment un bon garçon avec de vraies valeurs humaines ». Sa décision de boxer au milieu du quartier, il la comprend et la respecte. « Ce combat est symbolique, tout s’est passé comme à la salle de sport ». Yann Le Clec’h espère désormais que le policier ne sera pas sanctionné.
Le temps de l’enquête administrative, ce dernier a néanmoins été muté à l’accueil du commissariat de Quimper.
Source : Le Télégramme

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