Ce que l’on sait du meurtre du caporal Arthur Noyer

7599171_8f9ef122-238d-11e8-b04e-5d8fb6547543-1_1000x625La mort du sous-officier Arthur Noyer a été confirmée le 20 décembre 2017. DR

Nordahl Lelandais a reconnu début février avoir pris le militaire en stop, mais nie toujours être l’auteur du crime.

L’ombre se lève sur l’affaire du meurtre d’Arthur Noyer, disparu le 12 avril 2017 à Chambéry (Savoie) et dont le crâne avait été retrouvé en septembre : le principal suspect, Nordahl Lelandais, a concédé début février l’avoir pris en stop avant de le déposer plus loin, selon des extraits d’audition révélés vendredi. Mais en l’absence d’aveux, les parents devront encore se battre pour connaître la vérité.

Le 12 avril dernier au matin, leur fils de 24 ans, sous-officier du 13e bataillon de chasseurs alpins, ne se présente pas à la caserne de Barby, en périphérie de Chambéry (Savoie). Il a été vu pour la dernière fois vers 4 heures du matin en train de faire du stop à la sortie d’une discothèque de la ville, quelques minutes après avoir salué des amis. Hormis le vol de son portable et de sa veste, récupérés plus tard dans la soirée, la fête s’était passée sans anicroche.

Alertés, ses parents quittent Bourges (Cher), où ils résident, pour participer aux recherches. Affiches, chien renifleur… Tous les moyens sont mis à contribution, sans succès. Perplexe, son père explique à la presse qu’Arthur est un garçon « heureux et épanoui ». La veille de sa disparition, le jeune homme a discuté au téléphone avec son frère cadet Quentin, sans laisser entrevoir un quelconque souci.

 

La piste Lelandais

Pour la famille Noyer, plongée dans l’angoisse, l’attente d’une réponse durera de longs mois. Jusqu’au 18 décembre, quand Nordahl Lelandais, principal suspect dans la disparition de Maëlys de Araujo, est placé en garde à vue dans sa prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Un témoin l’a aperçu dans la discothèque le soir de la disparition. L’analyse de son téléphone a confirmé sa présence dans le quartier festif du Carré-Curial, la nuit du 11 au 12 avril.

Les parents d’Arthur accueillent la nouvelle avec prudence : « Nous ne savons rien. » Les enquêteurs, eux, prennent cette piste très au sérieux. Une perquisition menée fin août chez les parents de Lelandais, à Domessin (Savoie), les avait menés à d’inquiétantes recherches Internet, effectuées le 25 avril, sur la manière de faire disparaître un corps.

L’abominable nouvelle tombe le 20 décembre : un crâne a été trouvé le 7 septembre à proximité de la commune de Montmélian (Savoie) et une analyse ADN confirme qu’il est celui d’Arthur Noyer. Après 48 heures de garde à vue, Nordahl Lelandais est mis en examen pour assassinat, malgré ses dénégations (comme dans l’affaire Maëlys). L’ancien maître-chien admet sa présence sur les lieux de la disparition mais conteste tous les faits qui lui sont reprochés.

LIRE AUSSI >Nordahl Lelandais : ces autres dossiers qui intéressent la justice

Des indices « graves et concordants »

Pourtant, le procureur de la République de Savoie dit s’appuyer sur des indices « graves et concordants ». L’enregistrement d’images de vidéosurveillance montre que sa désormais tristement célèbre Audi noire était à Chambéry à 2h58 du matin. Plus troublant encore : les deux téléphones de Lelandais ont déclenché les mêmes relais que ceux d’Arthur Noyer « qui semble avoir pris place dans un véhicule non identifié ».

Entourée de ses proches, Cécile Noyer, qui a eu la confirmation de la mort de son fils quelques heures plus tôt, lui adresse un message noyé de chagrin devant les caméras de télévision : « Nous savons tous que tu étais un jeune homme aimant, prévenant, courageux. Nous sommes fiers de toi et nous t’aimons tellement fort. Alors essaie de reposer en paix. Nous faisons confiance aux enquêteurs et à la justice. Nous allons continuer à nous battre pour toi mon grand, jusqu’à ce que la vérité éclate. »

De nouveaux ossements sont découverts mi-janvier, dont les analyses montreront qu’ils appartiennent à Arthur Noyer. Quand mi-février, Nordahl Lelandais avoue avoir tué la petite Maëlys, les parents Noyer lui lancent un appel sur Facebook : « Répondez-nous ! Répondez à la justice Monsieur Lelandais. » On sait désormais que les enquêteurs lui avaient arraché quelques confidences…

Source : Le Parisien

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *