Brest. Coup de feu dans un lycée : ce que l’on sait

Ce mercredi, une bande de jeunes armés et cagoulés a fait irruption dans la cour du lycée Dupuy-de-Lôme, à Brest. Un coup de feu a été tiré. Une jeune fille a été blessée avec une batte de baseball. Deux des suspects ont été identifiés.

Il était environ 15 h 30, ce mercredi, selon les témoignages. « C’était l’heure de la récré ». Une dizaine de jeunes, cagoulés et armés de battes de baseball, d’armes blanches et d’au moins une arme de poing, sont entrés dans la cour du lycée Dupuy-de-Lôme, par l’arrière de l’établissement. « Un accès qui normalement est fermé », déplore un professeur. Les jeunes voulaient visiblement en découdre avec un élève de terminale d’origine albanaise. Élève qui, visiblement, se sentait menacé et les attendait, « puisqu’il avait deux marteaux dans son sac », souligne un autre professeur. L’élève aurait déjà eu maille à partir, dans la matinée, avec un membre de la bande qui lui aurait promis « de revenir ». Heureusement, le mercredi, il y a peu d’élèves, les faits auraient pu être beaucoup plus graves.

Une douille retrouvée

Une bagarre a alors éclaté. Des enseignants, un surveillant et un conseiller d’éducation auraient tenté de s’interposer. Parmi les intrus, ils ont identifié deux anciens élèves de l’établissement, « qui, aujourd’hui, ne sont plus scolarisés », dont un très défavorablement connu de la police, confirme-t-on au commissariat. Un coup de feu a été tiré. Personne n’a été blessé, mais une douille a bien été retrouvée. Elle est partie à l’expertise. Il s’agit d’un calibre 7.65, « ce qui laisse à penser que l’arme utilisée était un semi-automatique de petit calibre » souligne une source proche de l’enquête.

Une jeune fille blessée

Dans la cohue générale, le jeune Albanais âgé de 18 ans a été légèrement blessé. Mais il a refusé de porter plainte. Une jeune fille « qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment » a également reçu un coup de batte de baseball. Elle a été prise en charge à l’infirmerie du lycée pour y recevoir des premiers soins avant d’être admise aux urgences. Elle a déposé plainte, tout comme le surveillant et le conseiller d’éducation qui ont été chahutés. Les policiers ont été avisés, mais « plus d’une heure après les faits » déplore cette même source proche de l’enquête. Appelé ce jeudi midi, le proviseur n’était « pas joignable », nous a fait savoir son secrétariat. Le rectorat ne s’est pas montré plus loquace. Tout juste précise-t-il, dans un communiqué, qu’« un rappel a été fait auprès des élèves sur les règles de sécurité de l’établissement ». Quant au maire, François Cuillandre, il n’a tout simplement pas été mis au courant par la préfecture et les forces de l’ordre, visiblement très occupés par la sécurisation du G7 parlementaire qui s’ouvre ce jeudi soir à Brest. Après avoir appris la nouvelle, il a dénoncé « ces actes de violences intolérables » et adressé « une pensée particulière aux lycéens concernés ».

Selon nos informations, le jeune Albanais a été exclu du lycée et devrait passer ce vendredi en conseil de discipline, pour ne pas avoir signalé à la direction qu’il était menacé. L’enquête, confiée à la Sûreté départementale, se poursuit. « Plusieurs témoins ont été auditionnés » précise le parquet.

Peu d’élèves étaient présents mercredi après-midi. Ce jeudi, beaucoup ignoraient ce qui s’était passé. (Le Télégramme/Sarah Morio)

Source :  Le Télégramme

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