BOUCHAIN Pour Arlette Descamps, la gendarmerie, «c’est toute ma vie»

Alors que le sujet de la gendarmerie est un feuilleton à Bouchain depuis des années, prenons un peu de recul avec Arlette Descamps, 83 ans, qui a ouvert pour nous son album de souvenirs, du temps où la gendarmerie se situait dans le centre-ville.

Arlette Descamps habite à deux pas de l’actuelle gendarmerie dans laquelle elle a vécu.

Arlette Descamps habite à deux pas de l’actuelle gendarmerie dans laquelle elle a vécu.

Si tout se passe bien, et c’est tout ce qu’on lui souhaite, Arlette Descamps connaîtra trois gendarmeries différentes à Bouchain. En septembre, nous l’avions rencontrée lors de la cérémonie pour dévoiler les plans de la future caserne boulevard de la République. La gendarmerie, «  c’est toute ma vie  », souffle l’octogénaire qui collectionne les coupures de presse sur le sujet. Lors de la prise de commandement du nouveau chef de la brigade de Bouchain, elle était là. Elle ne manquerait la sainte-geneviève pour rien au monde et, depuis trente ans, elle est adhérente des retraités de la gendarmerie.

Elle-même n’a pourtant jamais porté l’uniforme, mais son mari, décédé en 1979, oui. En épousant Maurice, originaire du Pas-de-Calais, Arlette a connu les mutations. Étretat, Le Havre, Avesnes-sur-Helpe… Pas un problème pour elle. «  Mon père était au chemin de fer marocain. On avait l’habitude de changer de logement. Quand mon mari disait : «On y va», le soir même, on mettait tout en carton. C’est lui qui demandait à bouger. Son métier, c’était sacré.  »

On l’appelait la brigade du fou rire. C’était tellement ridicule une petite gendarmerie comme ça.

Au gré des mutations, la famille Descamps arrive un beau jour à Bouchain. À l’époque, les militaires ne sont pas encore installés dans leurs locaux actuels de la ville haute, mais dans le centre-ville, du côté de la rue Georges-Daix. L’impasse de la gendarmerie témoigne encore de ce passé, même si aujourd’hui le bâtiment n’existe plus. Une toute petite gendarmerie qui avait tout l’air d’une maison de courée. «  Il y avait cinq gendarmes en tout, se souvient Arlette. Mon mari était le commandant de brigade. On logeait là. On l’appelait la brigade du fou rire. C’était tellement ridicule une petite gendarmerie comme ça. C’était vieillot. Les fenêtres, c’étaient des vasistas…  »

À deux pas de la gendarmerie

Des conditions de vie spartiates qui ont changé avec la nouvelle (enfin l’actuelle) gendarmerie. «  Avec ma fille, on allait tous les jours voir la nouvelle brigade, voir les parpaings monter.  »

La famille Descamps est ensuite partie à Cambrai et, après le décès de son mari, Arlette est revenue vivre à Bouchain où elle a trouvé un logement à deux cents mètres de la gendarmerie. Alors qu’on l’amène devant le bâtiment pour la prendre en photo, elle soupire : «  Mon rêve, ça aurait été de pouvoir habiter juste en face.  »

Source : La Voix du Nord

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