Bertrand Ottmann, un globe-trotter polyglotte au service de la gendarmerie

Adjudant-chef réserviste au sein de la compagnie de gendarmerie de Cambrai, Bertrand Ottmann a joué les interprètes durant les commémorations du centenaire. Amoureux de voyages et passionné par la découverte d’autres cultures, il met ses compétences linguistiques au service de l’armée.

Bertrand Ottmann, un globe-trotter polyglotte.
Bertrand Ottmann, un globe-trotter polyglotte.

Il est capable de passer d’une langue à l’autre avec une facilité déconcertante. Le débit, le vocabulaire, la gestuelle, tout y est. Polyglotte émérite, Bertrand Ottmann maîtrise l’anglais, l’allemand, l’espagnol et le malais-indonésien, tout en ayant acquis des notions de japonais, de mandarin, de taïlandais et d’italien. «  Et le ch’ti aussi, bien sûr  », s’amuse dans un large sourire l’adjudant-chef réserviste, originaire du bassin minier.

Il y a 10 ans, il intègre la réserve opérationnelle de la gendarmerie et prend ses quartiers à la compagnie de Cambrai où ses compétences linguistiques ne passent pas inaperçues. «  On m’a proposé de jouer les interprètes, développe-t-il. Tout l’enjeu est de traduire la communication en traduisant bien sûr les propos – près de 150 mots à la minute – mais surtout les émotions, la personnalité et les sentiments.  » Sollicité il y a quelques jours lors des cérémonies du centenaire de la bataille de Cambrai, Bertrand Ottmann a permis aux dignitaires et officiels, français comme anglais, de communiquer. «  Pendant quelques jours je m’étais documenté pour connaître le vocabulaire spécifique de la bataille. Cela a été un honneur d’être présent et utile sur de tels événements.  »

« C’est grâce à l’armée que j’ai eu toutes ces opportunités incroyables dans ma vie. »

Comme «  rien ne remplace la pratique  », c’est durant ses innombrables voyages, vécus comme autant d’aventures, que Bertrand Ottmann s’est constitué son impressionnant bagage linguistique, consolidé par des cours de perfectionnement et la validation d’un certificat militaire de langues en 2009. D’abord officier de sécurité affecté à la sécurité des hautes personnalités dans les forces de police pendant neuf ans, il change de voie et devient chef de cabine chez Air France durant 22 ans. «  Je suis un grand bavard et quelqu’un de très curieux. Et je voulais voyager ! Sans apprendre des langues, c’est impossible.  » Après plus de 14 000 heures de vol et 70 pays visités (Australie, Botswana, Afrique du Sud… et surtout l’Indonésie, son pays d’adoption), notre aventurier raccroche en 2016. Et ne se consacre pour l’instant qu’à ses missions de réserviste. Avec toujours la même fierté de porter l’uniforme et « d’enrichir » la gendarmerie. Comme un juste retour des choses. «  C’est grâce à l’armée que j’ai eu toutes ces opportunités incroyables dans ma vie. Je n’avais pas le Bac, j’enchaînais les petits boulots quand j’ai effectué mon service militaire en gendarmerie. Ça a été la révélation, confie le quinquagénaire. J’ai passé le concours pour être gardien de la paix. Il y a 10 ans, j’ai eu envie de revenir en gendarmerie pour apporter quelque chose à mon tour.  »

80 réservistes à la compagnie de Cambrai

La réserve opérationnelle de la compagnie de gendarmerie de Cambrai compte pas moins de 80 réservistes (dont un quart sont d’anciens gendarmes) pouvant effectuer jusqu’à 90 jours d’activité dans l’année. Les missions sont diverses pour épauler les unités : sécurité publique, protection des personnes et des biens, prévention, secours à personne, lutte contre la délinquance… «  Les réservistes servent en fonction de leurs compétences et de leur spécialité, toujours en compélement des unités territoriales, explique le commandant Bernard Thamié. Durant le centenaire de la bataille de Cambrai, pour encadrer notamment les commémorations des communes du secteur, trois réservistes venaient chaque jour en renfort.  »

Source : La Voix du Nord

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