Bagarre nocturne devant La Poste à Quimper : récit d’une soirée extrêmement violente

Dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, une bagarre a opposé deux clans de mineurs étrangers isolés à Quimper (Finistère). Un agresseur a écopé de cinq mois de prison.

palais-de-justice-2-1-854x641Vendredi 6 décembre 2019, le tribunal de Quimper a condamné un jeune homme à cinq mois de prison et prononcé à son encontre une interdiction de territoire d’une durée de 10 ans pour des faits de violences. (©Côté Quimper)

Vendredi 6 décembre 2019, un tout jeune majeur comparaît dans le box des accusés au tribunal correctionnel de Quimper (Finistère) pour répondre de violences en réunion, avec menace ou usage d’une arme.

Les faits ont eu lieu dans la nuit du 3 au 4 décembre 2019 en plein centre-ville. Ils commencent vers 23 h dans un hôtel qui héberge des mineurs étrangers isolés. Une dispute éclate lorsque le prévenu et un de ses amis allument une cigarette dans une chambre où se trouve un troisième jeune homme.

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Ce dernier réagit violemment. Le ton monte. Les trois protagonistes en viennent aux mains. Ils échangent des coups de poing. Le veilleur de nuit de l’établissement intervient pour calmer les esprits et séparer les trois individus.

Une barre de fer de 78 cm

Quand il redescend dans le hall de l’hôtel, la situation est confuse. Une dizaine de résidents sont présents, un autre homme arrive alors avec une barre de fer à la main. « Il s’agit d’un rail métallique de plaque de plâtre d’une longueur de 78 cm », précise Béatrice Dupuis, la présidente du tribunal.

L’un des jeunes, impliqué dans la bagarre, s’en empare et l’agite. Il n’avait l’intention de blesser personne, dit-il pour sa défense. Mais les images de vidéosurveillance de l’hôtel fragilisent sa version. Toujours dans le hall de l’établissement, la victime est la cible de jets de plusieurs assiettes.

Lors de son audition, le veilleur de nuit a déclaré :

Ils auraient pu tuer quelqu’un. Ils étaient devenus fous.

Des riverains réveillés par des cris

La victime prend alors la fuite à l’extérieur, court sur les quais de l’Odet. Ils sont au moins quatre hommes à sa poursuite. Ils parviennent à l’encercler près du bureau de Poste, boulevard de Kerguelen. À terre, la victime reçoit une pluie de coups de poings, de coups de pieds et de barre de fer.

Il est alors aux environs de minuit. Plusieurs riverains sont réveillés par les cris de la victime. Pendant la procédure, certains ont déclaré qu’elle hurlait « à la mort comme si on l’égorgeait ». « Il a fallu l’intervention d’un témoin de la scène pour faire cesser ce passage à tabac. Que se serait-il passé sans son appel à la police ? », interroge Dominique Tailhardat, le procureur.

La victime est un jeune homme, né en 2004. Ses blessures et douleurs aux cervicales et aux lombaires lui ont valu 10 jours d’interruption totale de travail.

Dans le box des accusés, le prévenu nie toute implication dans cette rixe. Il reconnaît cependant l’échange de coups, un peu plus tôt dans la chambre. Béatrice Dupuis, la présidente, soulève les incohérences de son récit.

Six identités différentes

En début d’audience, la juge a aussi rappelé que le jeune homme, né en Algérie, est déjà connu des services de police et de justice sous six identités différentes. Elle s’agace aussi de son mensonge. Le prévenu, en réalité majeur, se faisait passer pour un mineur étranger isolé. À ce titre, il était pris en charge par le Conseil départemental du Finistère.

C’est très grave car en procédant ainsi, vous prenez la place d’un vrai mineur isolé.

Dans sa plaidoirie, l’avocate de la défense tente alors d’expliquer  :

Beaucoup de mineurs isolés ont recours à cette pratique pour se protéger car ils ont peur d’être expulsés. Mon client a eu un parcours difficile. Il s’est retrouvé tout seul en Algérie.

Le prévenu raconte que son père a payé un passeur pour se rendre en Espagne. Puis direction la France, la Belgique et retour en France. Deux condamnations figurent sur son casier judiciaire pour des vols aggravés. Il est également recherché par les gendarmes de Lamballe (Côtes-d’Amor) pour des faits identiques.

Pour Dominique Tailhardat, le procureur, « le meilleur repère pour ce jeune homme, c’est de retrouver sa famille en Algérie ». Il requiert six mois de prison ferme et une interdiction de territoire.

Le tribunal l’a condamné à cinq mois de prison et son maintien en détention. Cette peine est assortie d’une interdiction de territoire d’une durée de 10 ans.

Source : Actu.fr

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