Aux larmes citoyens !

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Aux larmes citoyens !

Le 18 mai prochain, à l’appel du syndicat « Alliance », nos camarades policiers seront appelés à manifester contre la « Haine anti-flic ». L’association professionnelle gendarmerie (APG) est complètement solidaire de leur action.

Outre ce sincère et amical soutien, ne nous berçons pas d’illusions. Nous ne bénéficions pas davantage d’un capital sympathie chez ces « Haineux ».

Il y a quelques mois, la population manifestait son enthousiasme envers les forces de l’ordre. Il est vrai que l’émotion avait étreint tous les citoyens, ou presque, suite aux attaques terroristes avec 130 morts et 413 blessés. A la satisfaction de tous, la menace est redevenue diffuse, comme AVANT. Elle n’a plus la couleur et l’odeur du sang. Elle n’est plus visible, mais jusqu’à quand ?

Aujourd’hui il s’agit d’une autre forme de déstabilisation : la contestation systématique conjuguée à la manipulation de l’information et des foules.

Il est de notoriété que les Français ont la mémoire courte.

Nombre d’entre eux sont prêts à trucider ceux qu’ils acclamaient hier : Ces héros éphémères d’un soir. Un syndicat irresponsable, que nous ne nommerons pas, car si peu représentatif, mais oh combien nuisible, entretiendrait cette « Haine anti-flic » par affiches interposées que nous n’en serions étonnés qu’à moitié.

En effet, force est de constater que les temps sont durs, très durs mêmes pour nos camarades chargés du maintien de l’ordre (MO), quel que soit le statut. Si au départ de la carrière nous avons été « instruits », en termes d’image, pour résister aux insultes, aux crachats et aux œufs pourris, aujourd’hui il s’agit de faire face à une nouvelle crainte : celle de perdre la vie lors d’affrontements de plus en plus violents sans une riposte immédiate, efficace et musclée. La menace est bien réelle. Certes les projectiles les plus divers nous étaient connus (boules de pétanque, massettes, pavés, compositions incendiaires, accessoires urbains ou de chantiers, etc.). Une étape a été franchie ces jours derniers avec l’apparition de bombes agricoles confectionnées « maison ». A quand l’usage de Kalachnikov ou de mortiers en tirs tendus ?

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Eh bien non ! A un moment donné il faut dire « stop ». Les conneries ça suffit ! Ce temps est venu.

Vous en conviendrez, les médias n’ont guère focalisé sur les plaies ouvertes ou sur le visage ensanglanté de nos camarades policiers. Ils préfèrent diffuser en boucle le formidable « ramponneau », certes condamnable, reçu par un ado… ou bien montrer un « sticker à tête de mort » affiché sur la poignée d’une matraque ou d’un Tonfa ?

Policier Blessé

Il faut que le témoignage soit à charge. C’est bien plus porteur. Le contraire ne serait pas drôle puisque d’une autre situation on en fait un clip vidéo.

Nous le savons, quelques dizaines de casseurs professionnels pourrissent les manifestations. Ces dernières sont, fort heureusement, animées par une majorité de citoyens sincères quant à leurs convictions. Dans cette affaire le tandem manifestant = casseur ne s’applique pas ; loin s’en faut. Le « pas d’amalgame », tellement à la mode ces temps derniers, est avéré.

Cela dit, quelle que soit la couleur, l’incurie de nos politiques demeure bien ancrée. Il ne suffit pas de faire de l’affichage médiatique, mais de réagir par des actes forts. C’est ce que nous attendons. Il est trop facile de condamner et de promettre de lourdes sanctions devant un micro, entouré de sa garde prétorienne, cela sans aucun pouvoir sur les décisions de justice. C’est du foutage de gueule.

Messieurs les édiles votre indignation de façade, insipide et de circonstance, est une insulte, d’une part à l’égard des policiers et gendarmes blessés et d’autre part, vis-à-vis de la grande majorité de la population française qui en a assez des loubards masqués, casqués et équipés pour casser du flic et dégrader le domaine public.

La tragédie de Sivens a marqué les esprits. Elle résulte de circonstances malheureuses et ce jeune homme ne méritait pas d’y perdre la vie. C’est un fait. Néanmoins, il n’était pas nécessaire de diminuer la capacité de réponse des gendarmes; cela dans la précipitation Monsieur le ministre de l’Intérieur. A ce poste il faut les avoir bien accrochées et non posséder des « cojones » de loup.

Venez donc en première ligne d’un escadron de GM ou d’une CRS, derrière un bouclier. Vous jugerez ainsi, en direct, de « l’ambiance » d’un MO dur. Vous y apprendrez, entre autres, une vertu simple telle que « l’esprit de cohésion ». Alors vous aurez peut-être davantage de considération pour vos personnels ? Un petit conseil : « Prenez de l’Imodium avant de subir votre baptême du feu ».

Les policiers et les gendarmes en ont assez d’être constamment entre le marteau et l’enclume. Entre tolérance zéro et rappel à la loi, il faut un juste milieu. Une réaction à la mesure de l’action des casseurs et une sanction sévère et non une peine digne d’une république de Bisounours.

Il est nécessaire que les membres des forces de l’ordre soient écoutés et entendus. Faire comprendre à la population de ce pays que l’État est encore en mesure d’assurer sa sécurité.

Nous sommes en droit d’en douter ? Alors que cessent les indécisions et les atermoiements générateurs de polémiques nuisibles à l’intérêt du pays.

La mission du policier et du gendarme est la « protection des personnes et des biens ». N’oublions pas que derrière un fonctionnaire ou un militaire se trouve aussi une personne. A l’instar de tout citoyen elle est en droit de se sentir si non aimée, protégée elle aussi.

Alors serons-nous entendus le 18 mai prochain ? Parce que personnellement, retraité de la Gendarmerie, je ferai le déplacement sur zone.

 

Alain Martelle

Trésorier de l’APG

 

PS : Ne nous berçons pas d’illusions toutefois. Nous n’avons rien à attendre de certains de nos élus. Ainsi un sénateur n’a-t-il pas invité le chef d’état-major des armées à nous faire taire, nous les retraités ?

Tandis qu’un ancien Premier ministre, maire d’une grande ville et peut-être appelé l’an prochain à la plus haute fonction, resservait le 25 avril dernier une soupe « chevènementiste » : « un militaire, c’est comme un ministre, ça ferme sa gueule ou ça s’en va » !!!  Allusion probable au général Soubelet ?

Eh bien Messieurs, sachez que nous ne nous tairons pas !!!  Nous ne démissionnerons pas non plus de notre mission de défense des intérêts des gendarmes et de la communauté militaire dans son ensemble.

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