Aude : la douleur de Julie V., sauvée par le colonel Arnaud Beltrame

« Le Journal du dimanche » est parti sur les traces de l’employée du Super U qui doit sa vie à Arnaud Beltrame. Très affectée, elle ne souhaite voir personne.

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Elle travaillait depuis peu de temps au Super U de Trèbes. Julie V. a vu sa vie basculer le vendredi 23 mars lorsque Radouane Lakdim a pénétré dans le supermarché et ouvert le feu sur clients et employés, sa dernière étape d’une série de trois attaques meurtrières. Tenue en joue par le terroriste pendant près d’une heure, Julie V. doit sa vie au colonel Arnaud Beltrame, qui a pris sa place et est décédé de ses blessures le samedi 24 mars au matin.

Dans un reportage publié dans l’édition de ce dimanche 1er avril, le Journal du dimanche explique avoir tenté de retrouver Julie V.. L’hôtesse de caisse vit à Puichéric, commune située à une quinzaine de kilomètres de Trèbes, avec son mari et sa fille de deux ans et demi. À 40 ans, elle serait diplômée d’une école d’ingénieur en QSE (qualité, sécurité, environnement) et aurait pris cet emploi au Super U après avoir perdu son poste. Lundi 26 mars, Julie V. était présente à l’hommage aux victimes donné sur le parking du supermarché. « Il a donné sa vie pour moi, il s’est fait tuer pour que je vive », a-t-elle alors confié à son entourage. Une photo publiée dans l’hebdomadaire la montre, ce jour-là, assise par terre, la tête entre les mains.

« Tout était fermé, les volets clos »

Ce même jour, quelques heures plus tard, Julie V. a rencontré Élisabeth Pelsez, déléguée interministérielle chargée de l’aide aux victimes. Mais, depuis, plus personne ne l’a vue. Les commerçants de Puichéric affirment au JDD ne pas la connaître, ses collègues du supermarché ne souhaitent pas répondre. « Je pense que les victimes ont besoin de tranquillité à présent », confie une ancienne employée. Des témoins ont expliqué à l’hebdomadaire qu’elle n’était pas présente, jeudi 29 mars, aux obsèques d’Hervé Sosna et Christian Medvès, les victimes de l’attentat originaires de Trèbes.

Personne n’a pu voir Julie V., pas même le maire de Puichéric, qui a appris que la jeune femme était une habitante de la petite commune peu de temps après l’attaque. Marc Dormières explique au JDD s’être rendu plusieurs fois à son domicile où « tout était fermé, les volets clos, il n’y avait personne ». Vendredi soir, sur les coups de 20 heures, il s’entretient avec son mari : « Son conjoint m’a ouvert, il m’a dit qu’elle était allongée, qu’elle se reposait. Je n’ai pas pu la voir. Lui, je le connaissais de vue. Un monsieur très bien, très gentil, apparemment ingénieur, qui aurait travaillé pendant quelques années à l’étranger. Il m’a confié qu’ils se sont rendus à Paris mercredi pour assister à l’hommage national dans la cour des Invalides. » « Pour le moment, son épouse est très affectée et elle ne souhaite voir personne », conclut l’édile.

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Source : Le Point

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