ATTENTATS EN FRANCE Policiers et militaires cibles des attaques et (mieux) préparés au pire

Depuis deux ans, on dénombre une dizaine d’attaques sur des représentants de l’État en uniforme. Six policiers, dont une municipale, y ont laissé la vie. Les autorités réagissent avec des formations poussées au combat rapproché et à l’utilisation de l’arme face aux tueurs résolus à mourir.

Surveillance dynamique et formation spécifique pour les militaires de Sentinelle, ici à la gare Lille-Europe. PHOTO MAX ROSEREAU

Surveillance dynamique et formation spécifique pour les militaires de Sentinelle, ici à la gare Lille-Europe. PHOTO MAX ROSEREAU

Mohamed Merah était un assassin précurseur. Il avait choisi de tuer dès mars 2012 à Toulouse et Montauban des militaires (trois morts, un blessé grave), coupables à ses yeux d’oppresser les musulmans, à l’époque en Afghanistan. Là aussi, nous étions à quelques jours d’une élection présidentielle…

Les forces armées et celles de l’ordre savent qu’elles constituent des cibles. Elles ont payé un prix terrible : deux policiers par les Kouachi et une municipale par Coulibaly le 8janvier 2015  ; un couple de policiers à Magnanville le 13juin 2016  ; un sixième ce jeudi sur les Champs-Élysées. Dans le cadre de l’opération militaire Sentinelle et des factions policières, on dénombre une dizaine d’attaques sur des personnels en uniforme, les deux précédentes sans dégâts lourds sur des soldats, le 3février au Carrousel du Louvre et le 18mars à Orly-Sud.

Armes et stages Amok

Les autorités ont renforcé l’équipement des patrouilles (fusils d’assaut, casques et visières balistiques, gilets pare-balles, boucliers), adapté les dispositifs (surveillances dynamiques en trinôme plutôt que des gardes statiques pour les militaires). En outre, les soldats subissent une préparation spécifique aux techniques de combat rapproché et d’utilisation de leur fusil d’assaut dans l’espace public.

Les policiers y viennent aussi. «  Face à la désinhibition par rapport à la violence et la mort, les policiers étaient inhibés par l’usage de l’arme à feu  », indique un officier d’une unité d’intervention.

La police nationale organise, notamment à l’école de Roubaix, des stages « amok » (rage meurtrière en malais) pour apprendre à gérer l’ingérable, les tueurs résolus à mourir. La priorité pour le primo-intervenant est de stopper l’assaillant, soit en tirant pour le fixer en attendant les forces d’intervention (RAID, GIGN et les antennes provinciales), soit en le neutralisant. D’autant que la loi du 28 février 2017 sur la sécurité publique assouplit la légitime défense, notamment en cas de «  périple meurtrier  ».

« On ne savait plus ouvrir le feu. C’était un problème majeur.  »

Source : La Voix du Nord

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